Le gouvernement ne voulait pas d'une seule boîte à bébé sans mettre en place des moyens de mieux venir en aide aux mères en détresse, a expliqué lundi lors d'une présentation la cheffe du département cantonal de la santé et des affaires sociales Esther Waeber-Kalbermatten.
"On estime que 16% des grossesses présentent un risque d'un point de vue psycho-social", a précisé le directeur général de l'Hôpital du Valais Eric Bonvin. La boîte à bébé n'est que la pointe de l'iceberg.
Identité connue de l'Etat uniquement
L'accouchement confidentiel, déjà connu dans quelques cantons, est une possibilité d'action supplémentaire pour aider les mères en détresse. La femme enceinte dispose d'un accompagnement personnalisé et médicalisé. Elle accouchera à l'hôpital.
L'hôpital s'engage à protéger l'identité de la mère vis-à-vis des tiers, y compris des autres médecins traitants. Seul l'Etat civil connaîtra l'identité réelle de la mère et de l'enfant.
ats/sbad
Garantir le droit de l'enfant
Selon le code civil suisse, chaque enfant a le droit de connaître ses origines, a expliqué Chritian Ambord, médecin cantonal. L'anonymat offert par la boîte à bébé ne peut pas garantir ce droit.
La boîte à bébé se justifie en revanche si elle permet de sauver la vie d'un enfant. C'est pourquoi elle a été installée sur le site de l'hôpital de Sion.
Une fois le bébé installé dans le berceau et la boîte refermée, le personnel hospitalier est alerté. Dans les cinq minutes, le bébé est pris en charge. Ce laps de temps doit aussi permettre à la mère de quitter les lieux pour préserver son anonymat.
Changer d'avis dans les trois mois
La mère peut revenir sur sa décision dans un délai de trois mois. Elle est aussi invitée à envoyer son identité à l'office de protection de l'enfant afin que celui-ci puisse connaître ses origines s'il en exprime le souhait à sa majorité.
Des dépliants et des informations en six langues ont été installés à côté de la boîte à bébé.
Il n'est pas possible d'évaluer combien de femmes feront usage de ces possibilités, a précisé M. Bonvin. Peut-être y aura-t-il même des demandes de femmes d'autres cantons, l'éloignement pouvant aussi contribuer à la confidentialité. L'important est de proposer ces options.