Tous les regards sont tournés vers la conseillère d'Etat socialiste Esther Waeber-Kalbermatten, qui n'a pas encore fait connaître sa décision sur un possible troisième mandat au sein de l'exécutif valaisan lors des élections agendées en mars de l'année prochaine. Car la seule femme au gouvernement a aussi un challenger de poids qui trépigne d'impatience: l'ancien président du Conseil national Stéphane Rossini.
Et alors que cet unique siège du PS est en danger, les moyens de le conserver ne font pas l'unanimité parmi les ténors du parti auprès desquels la RTS a enquêté.
Femme, sortante, et Haut-valaisanne
Certains pensent que c'est en représentant l'actuelle ministre de la Santé et des Affaires sociales que le PS a le plus de chances. Outre le fait d'être sortante, elle est une femme - la première et la seule à avoir accédé au Conseil d'Etat valaisan. Elle est également Haut-valaisanne, et l'on connaît l'importance du vote régionaliste des germanophones.
Lors de la dernière élection, elle a été la deuxième meilleure élue devant les trois PDC, glanant des voix bien au-delà de la force de son parti. Pour nous, "c'est la candidature la plus sûre", explique un député.
2017 ou jamais pour Stéphane Rossini
Du côté de ceux qui soutiennent Stéphane Rossini, certains ne cachent pas leur ras-le-bol après 20 ans de monopole des Haut-valaisans sur ce siège conquis en 1997 par Peter Bodenmann. Ils soulignent que le Valais romand a un candidat potentiel dont les compétences sont reconnues et qu'il sera probablement trop tard pour Stéphane Rossini lors des élections suivantes en 2021. Il le dit du reste lui-même: c'est 2017 ou jamais. Les partisans de l'ancien premier citoyen du pays soulignent surtout que c'est dans le Valais romand que réside l'écrasante majorité de l'électorat socialiste, alors qu'il est quasi inexistant dans le Haut du canton.
Plusieurs élus font valoir également l'âge de la ministre de la Santé, qui aura 65 ans l'année prochaine. Pour eux, la logique voudrait qu'une femme socialiste ne continue pas au-delà de l'âge de la retraite. Au chapitre des reproches, beaucoup en voudraient à Esther Waeber-Kalbermatten de ne pas avoir soutenu la caisse publique et de ne pas s'être suffisamment distanciée du gouvernement lors des diverses affaires qui ont secoué le canton.
Décision prématurée pour la sortante
Mais Esther Waeber-Kalbermatten - comme son collègue PDC du gouvernement Maurice Tornay - dit ne pas avoir encore pris sa décision, qu'elle juge prématurée à un an du scrutin. La socialiste rappelle que lors de sa première campagne pour 2009, on était venu la chercher en août, six mois seulement avant l'élection. Elle indique avoir la tête dans ses dossiers et des projets à mener à bien. Parmi les personnalités politiques interrogées, y compris hors de son parti, tous pensent qu'elle se représentera.
Une chose est sûre: le PS du Valais romand n'est pas pressé de dévoiler sa stratégie. Il va sagement attendre de voir ce qui ressortira du congrès PDC en mai prochain, car tout est ouvert. Si Esther Waeber-Kalbermatten décide de rester, on voit mal Stéphane Rossini imposer des primaires comme le fait Christophe Darbellay chez les démocrates-chrétiens. Il va donc devoir convaincre les instances du parti en amont, et il veut le faire rapidement. Le tout frais retraité du Conseil national a mis entre parenthèses sa vie professionnelle et souhaite être fixé d'ici la fin mars sur son avenir politique.
Marie Giovanola/oang