En septembre 2014, le Grand Conseil valaisan avait accepté un postulat d'un élu PLR qui demandait une réglementation respectant la position cantonale, peu favorable au suicide assisté dans les hôpitaux et les EMS tel que pratiqué sur sol vaudois, au sein du futur hôpital intercantonal Vaud-Valais de Rennaz.
Au-delà des clivages partisans
Cette fois, le texte demande l'inverse. Les deux émanent pourtant des rangs de la droite, puisque celui qui sera soumis au vote cette semaine est co-signé par des élus PLR, PDC et UDC. La question dépasse donc les clivages partisans.
Pour Xavier Mottet, député libéral radical et co-auteur de la motion, le Valais doit légiférer sur le modèle vaudois. "C'est pour offrir la liberté de choix à chaque individu de pouvoir décider s'il peut mettre un terme à sa vie (…) C'est la liberté individuelle avant tout", explique-t-il.
Appel à un réel débat de fond sur la question
Le PLR estime que le vent a tourné depuis le postulat de 2014. "On a fait un énorme travail d'explication", souligne-t-il. "Peut-être que la dernière fois, c'est un sujet qui est passé trop rapidement, sans un réel débat de fond de la réalité que les patients vivent aujourd'hui dans notre canton."
Le député-suppléant Gilbert Monney, également PLR, était à l'origine du postulat adopté en 2014 par le Grand Conseil et il combattra la proposition de son collègue de parti. "Le soin ne signifie pas qu'on doit tuer la personne ou l'aider à mourir", remarque-t-il. "C'est d'aider la personne à soulager ses souffrances, à soulager aussi éventuellement son entourage - c'est l'activité des soins palliatifs." Une personne qui veut finalement l'aide au suicide en a le droit, reconnaît Gilbert Monney, "mais elle n'a plus sa place dans une structure de soins."
Le droit vaudois devrait primer à Rennaz
Reste que le suicide assisté devrait être permis au sein du futur hôpital de Rennaz (VD) - y compris pour les patients valaisans et quel que soit le sort de la motion ce jeudi. Le règlement d'application de la convention intercantonale en cours de rédaction devrait en effet privilégier le droit vaudois sur cette question.
Marie Giovanola/oang