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Un rapport de l'Observatoire valaisan de la jeunesse ausculte les risques

La maltraitance a souvent des conséquences durables sur la santé psychique des enfants. [Fotolia - paty cullen wingrove]
La maltraitance a souvent des conséquences durables sur la santé psychique des enfants. - [Fotolia - paty cullen wingrove]
Violence, famille et santé mentale: les trois thèmes ont été auscultés par l'Observatoire valaisan de la jeunesse. Il en a tiré un rapport de 300 pages assorti d'une quarantaine de recommandations.

La structure de la société a beaucoup évolué au cours des 40 dernières années. "On le sentait, mais sans pouvoir quantifier les phénomènes", a déclaré mardi Christian Nanchen, chef du Service cantonal de la jeunesse lors de la présentation du rapport.

Le rapport met en évidence plusieurs problématiques: la pauvreté, la maltraitance, le mal-être, la violence. Pour faire face à ces difficultés, diverses recommandations ont été émises.

Familles monoparentales à risque

Le premier constat mesurable est l'évolution des structures familiales. En 1970, les familles monoparentales représentaient 11% des familles du canton. Elles sont 16,5% aujourd'hui. Durant la même période le nombre de divorces a été multiplié par neuf et les naissances hors mariage ont passé de 3 à 18%.

Cette évolution augmente le risque de pauvreté, des familles monoparentales en particulier. L'aide sociale valaisanne met en évidence que 12,6% des familles monoparentales y ont recours contre 0,9% des couples avec enfant.

ats/sbad

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Maltraitance infantile et violences scolaires

La maltraitance infantile a aussi pu être partiellement quantifiée. Selon la statistique de la police, 14% des victimes de violences domestiques en 2013 étaient des mineurs. Et dans plus de la moitié des interventions policières pour violences domestiques, des enfants étaient présents.

Il reste malgré tout difficile de faire des estimations sur l'ampleur de la maltraitance. La problématique est taboue et n'est pas dévoilée au grand jour.

La violence et le harcèlement en milieu scolaire ont aussi été analysés. Ils concernent 5 à 10% des jeunes. Les enquêtes de la police montrent que 13,9% des jeunes ont déjà frappé un camarade, 7,3% ont proféré des menaces, 11,4% ont détruit le bien d'un autre et 10,1% ont volé, a expliqué le chef de la police judiciaire Robert Steiner.

Du côté des victimes, 6,9% des jeunes disent avoir déjà été frappés par un camarade, 10,5% ont été menacés. Ils sont 17,3% à avoir eu des affaires cassées par un camarade, 8,5% ont été victimes de vols, 1,6% de racket.

Projet pilote poursuivi?

L'observatoire de la jeunesse a été mis en place en 2014. Projet pilote, il a obtenu un soutien financier de l'office fédéral des assurances sociales. Le projet réunit une trentaine d'intervenants de différents milieux. Il a une durée de trois ans. Le bilan final de l'expérience dira si le canton conservera cet instrument.