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Le Valais projette de créer 24 places de détention thérapeutique à Saxon

L'assouplissement du secret médical en prison fait débat. [Laurent Gilliéron]
Le Valais projette de créer une vingtaine de places de détention thérapeutique / Le Journal du matin / 1 min. / le 1 avril 2016
Le Valais veut créer 24 places de détention thérapeutique, dans un contexte de pénurie de places pour personnes condamnées à une mesure en milieu fermé, a appris vendredi la RTS.

Les autorités valaisannes travaillent actuellement sur un projet de construction d'un nouveau bâtiment sur le site du Centre d'accueil pour adultes en difficulté (CAAD) à Saxon, selon une information de la RTS .

Cette structure devrait permettre d'accueillir et de soigner des personnes condamnées en Suisse romande et souffrant de troubles psychiatriques graves. Sa réalisation est envisagée pour 2019-2020, selon le directeur du CAAD André Naudin.

"Pratiquant déjà depuis plusieurs années l'application des mesures thérapeutiques en milieu ouvert, il nous semble évident de prendre en charge toute la filière, d'apporter des prestations, de raccourcir les temps d'enfermement, de travailler sur la santé mentale afin de réinsérer ces personnes dans la société", explique André Naudin.

Le projet étant concordataire, les moyens sont envisagés en discussion avec les autres cantons, précise le directeur.

Pénurie de 200 places en Suisse romande

En Suisse romande, il manquerait jusqu'à 200 places pour les personnes condamnées à des mesures thérapeutiques. Genève disposera à la fin de l'année de 90 places de ce type dans la prison de Curabilis et Vaud devraient prochainement proposer davantage de places dans l'unité de soins à la prison de la Tuilière.

En attendant, la situation reste inconfortable, selon Christian Clerici, directeur de l'Office d'exécution des sanctions et de probation du canton de Neuchâtel:

"Les délais sont de 3 à 12 mois pour une prise en charge optimale. Ces délais peuvent s'allonger au fur et à mesure de l'exécution de la sanction, quand il faut changer d'établissement, adapter la prise en charge. Ce sont ces cas-là qui nous mettent le plus au défi."

Traitement inadéquat

L'attente s'effectue souvent dans une prison classique où le traitement médical est parfois inadéquat.

"Dans les établissements pénitentiaires classiques, les soins sont ponctuels et moins intensifs", explique Panteleimon Giannakopoulos, médecin psychiatre et directeur de Curabilis. "Le résultat, c'est qu'on pallie essentiellement à l'urgence, mais on ne s'occupe pas suffisamment de la dimension comportementale en lien avec la dangerosité de l'individu qui présente un trouble psychiatrique."

Le risque est alors de voir ces personnes mal soignées garder tout leur potentiel de dangerosité.

>> Ecouter aussi l'analyse d'Elie Elkaim, avocat vaudois, qui juge le manque de place "dramatique" :

Les bâtiments de la prison Curabilis, inaugurée en avril 2014. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
Le manque de places de détention thérapeutique jugé "dramatique" / Le Journal du matin / 6 min. / le 1 avril 2016

Marc Menichini/kkub

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