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Les propos d'Oskar Freysinger sur les psys et l'homophobie suscitent le tollé

Oskar Freysinger s'en est pris vertement aux psychologues mercredi dans l'émission Forum.
Oskar Freysinger s'en est pris vertement aux psychologues mercredi dans l'émission Forum.
Les propos d'Oskar Freysinger à propos de l'homophobie en Valais et du rôle des psychologues, mercredi dans l'émission Forum, ont suscité de nombreuses réactions.

Interrogé sur l'annulation d'un atelier consacré au sexisme et à l'homophobie par le recteur du Lycée-Collège des Creusets à Sion, le chef du département valaisan de la Formation Oskar Freysinger a nié tout problème d'homophobie au sein de l'établissement et s'en est pris notamment aux psychologues, accusés d'inventer un problème qui n'existerait pas.

Les psychologues ont besoin de malades pour pouvoir exister... plus ils créent de problèmes, plus ils auront de travail.

Oskar Freysinger

Notre société donnerait-t-elle trop de place aux psychologues? "Nous n'inventons pas des problèmes, nous essayons de répondre aux questions et aux souffrances pour lesquelles les personnes souhaitent de l'aide", rétorque Pascal Roman, directeur de la Consultation de l'enfant et de l'adolescent de l'Institut de psychologie de l'Université de Lausanne. "C'est un peu dangereux de disqualifier comme ça toute une profession", ajoute-t-il.

"Une certaine méconnaissance de de notre apport"

Comment expliquer ces accusations? "J'aurais envie de dire qu'il y a une certaine méconnaissance, à la fois de ce qu'est la psychologie, de ce que sont les psychologues, et peut-être aussi de la souffrance que peuvent connaître un certain nombre de personnes. Et en particulier, cela traduit une méconnaissance de l'apport que les psychologues peuvent avoir pour les enfants et les adolescents, particulièrement en lien avec le milieu scolaire, les apprentissages", estime Pascal Roman.

Les propos du conseiller d'Etat UDC et l'annulation de l'atelier ont suscité de nombreuses réactions, notamment politiques.

Des raisons "pas crédibles"

Pour le syndicat étudiant SUD-Etudiant.e.s et Précaires, la décision du recteur des Creusets constitue une entrave au travail de prévention des professionnels de la santé et une négation de l'existence de discriminations liées au sexe et à l'orientation sexuelle. "On dénonce le climat dans lequel cet atelier a été annulé" a réagi l'un de ses membres, Ilir Ahmeti, jeudi dans Le 12h30. "Les raisons évoquées ne sont pas crédibles. Nous, on pense qu'il y a des raisons plus politiques et même religieuses qui ont poussé à retirer cet atelier."

oang

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Réaction des associations LGBT

Les associations LGBT nationales et romandes ont également réagi jeudi dans un communiqué aux propos d'Oskar Freysinger.

"Les jeunes lesbiennes, gay, bisexuel.le.s ou trans* (LGBT) ont à faire face à l’homophobie et à la transphobie dans les cadres scolaire, social et familial", soulignent ces associations.

Elles rappellent notamment une étude nationale menée en 2011 et montrant que le risque de tentatives de suicide est deux à cinq fois plus élevé chez les jeunes LGBT que chez les jeunes hétérosexuels.

"De nombreux témoignages (…) montrent que la réalité est toute autre que celle dépeinte par Oskar Freysinger", assurent-elles.