Des filets protègent, par exemple, la route d'Evolène des chutes de pierres. Mais sécuriser un tronçon de 800 mètres coûte plus de 2,5 millions de francs. Alors, depuis que le canton a réduit son budget "dangers naturels" de près de moitié, ces chantiers se font rares, comme en témoigne François Fellay, ingénieur dangers naturels au Service cantonal forêts et paysages dans le 19h30 vendredi.
"Avant, dans mon arrondissement, j'avais dix chantiers comme celui-ci. Maintenant, avec les coupes budgétaires, je n'ai plus que 5 à 6 chantiers de ce style", constate-t-il.
Des dossiers "différés"
A l'Etat du Valais, on préfère toutefois parler de dossiers "différés". "Ce n'est pas qu'on ne va pas les réaliser", explique Pascal Stoebener, chef de la section dangers naturels. "Mais il y a des projets qu'on pensait faire cette année ou l'année prochaine et qu'on va décaler en 2021 et même jusqu'à 2025".
Victime du mauvais exercice budgétaire cantonal 2013-2014, le budget "dangers naturels" a passé de 11 à 6,5 millions de francs en trois ans. "J’ai un montant d’1,7 million supplémentaire, soit 4 millions, que je vais proposer de rajouter au budget prochain pour compenser la diminution de 2016", assure le conseiller d'Etat Jacques Melly, chargé du Département des transports, de l'équipement et de l'environnement.
Emplois en moins
En attendant, sur le terrain, les entreprises encaissent le choc. Spécialisé dans les travaux de sécurisation, Silex a engagé deux fois moins d'employés cette année et la concurrence fait rage.
Pas facile non plus pour les bureaux d’étude. Pascal Mayoraz, directeur de Nivalp, a dû licencier deux personnes sur douze à la fin de l’an dernier. Et il se dit préoccupé pour ses emplois et aussi pour la sécurité.
"Quand je roule sur la route d’Evolène je regarde attentivement car je sais ce qu'il y a en dessus. Toute les années des blocs descendent", rappelle-t-il.
Et souvent, c'est un événement tel qu'une chute de pierres ou un glissement de terrain qui débloque en urgence des fonds pour des travaux de sécurisation. Avec le risque qu'ils arrivent trop tard.
Claudine Gaillard Torrent/jgal