Communication désastreuse, responsables qui ne se parlent pas… Le déchirement s'accentue entre les deux sections socialistes valaisannes du Haut et du Bas du canton, sur fond d'élection au Conseil d'Etat en mars 2017.
Militants de base ou élus locaux et cantonaux ne savent plus que penser et se disent "désespérés", comme l’ont affirmé certains d’entre eux à la RTS. "Il n’est déjà pas facile d’être socialiste en Valais. Alors si, en plus, on se flingue entre nous, où va-t-on?" lance ainsi un socialiste haut-valaisan.
"On peut faire mieux que cette cacophonie"
"Nous ne sommes pas nombreux et guère puissants. On pourrait au moins essayer de s’entendre entre le Haut et le Bas", considèrent de leur côté deux élus dans des législatifs communaux du Bas qui affirment avoir "mal au coeur" face à la situation actuelle. Un autre, parlant de "gâchis", ajoute qu'on "aurait facilement pu faire mieux que cette cacophonie."
Ces tensions ont certes toujours existé. Il suffit de suivre les sessions du Grand Conseil valaisan pour s’en rendre compte: socialistes du Haut et du Bas ne parlent plus d’une seule et même voix. "On n’est plus un groupe", confie un député.
Ce qui est nouveau, c’est le blocage actuel. Il est dû en partie au duel entre la conseillère d’Etat Esther Waeber Kalbermatten, qui s’est mise à disposition de son parti pour un troisième mandat, et l’ancien conseiller national Stéphane Rossini, qui aurait bien voulu prendre sa place.
Reconstruire sur de nouvelles bases
On observe clairement un problème de fonctionnement, de communication et de concertation chez les socialistes valaisans, qu’ils soient du Haut ou du Bas. Et cela irrite les militants de base et les élus locaux ou cantonaux. Pour tous, il faut trancher dans le vif, revoir les structures, reconstruire.
Les Jeunes socialistes du Haut et du Bas ont suggéré mercredi de fusionner les deux sections cantonales - qui sont une exception en Suisse. C’est une piste que certains évoquent de plus en plus au sein du parti. Elle aurait au moins le mérite, dans un premier temps, d’obliger les deux sections à se parler.
Problème de personnes avant tout
Les uns et les autres ne sont en tout cas pas irréconciliables, si l’on en croit les militants et élus interrogés qui évoquent au contraire l’absence d’animosité et un certain respect mutuel tout en parlant d’un problème de personnes plus que de fond.
Et c’est surtout du côté du Valais romand que les choses font problème, visiblement. Les socialistes de cette partie du canton accusent les camarades du Haut d’être surreprésentés. "Ils reculent pourtant depuis 15 ans et s’accrochent à ce siège au Conseil d’Etat pour éviter de se regarder en face", confie un élu socialiste bas-valaisan.
Yves Terrani/oang