Le principe des escrocs, basés à l'étranger, est d'usurper l'adresse électronique de chefs d'entreprise afin de convaincre l'un de leurs collaborateurs de virer des sommes colossales en leur nom. L'an passé, victimes de cette escroquerie aux faux ordres de virements, des entreprises suisses ont perdu des millions de francs.
Faux appel
Lundi dernier, la société Bringhen SA, grossiste dans la construction basée à Vièges, est victime d'un faux appel de la mairie de Genève. Comme elle possède une filiale à Genève, elle lui communique le mail de son directeur, sans suspicion d'escroquerie.
Quelques minutes plus tard, le comptable reçoit un mail signé de son patron pour un virement bancaire de 792'400 euros, près de 860'000 francs: "J’ai mandaté Maître XX, il vous donnera toutes les instructions pour cette affaire (...) et il est important qu’il soit effectué aujourd’hui."
Comédie
Le comptable avertit son chef. Les escrocs sont démasqués. Mais, en collaboration avec la police, l'entreprise joue la comédie. Le comptable enregistre sa conversation avec le malfrat et permet de déjouer l'arnaque.
La police a ainsi pu remonter la filière: ordinateurs en Israël, site internet au Danemark et comptes bancaires à Hong Kong.
Claudine Gaillard Torrent/olhor
5,6 millions d'euros escroqués
Entre novembre 2014 et mars 2015, quatre escroqueries survenues dans les cantons de Berne, Vaud et Neuchâtel ont rapportés près de 5,6 millions d'euros aux escrocs.