Malgré un rapport de vingt pages résumant les dérapages de Jean-Marie Cleusix et sa responsabilité dans les dysfonctionnements au sein du service de l’enseignement, le Conseil d’Etat a décidé de ne pas sanctionner davantage l’ancien chef de service, reclassé professeur au collège de St-Maurice
"Exagérer, voire affabuler"
Le rapport du groupe de travail, chargé d’enquêter sur le comportement de Jean-Marie Cleusix, dresse le portrait d’une personnalité qui a "tendance à exagérer…voire à affabuler, dans le but de se mettre en avant et d’asseoir son autorité".
Basé sur le témoignage d’une vingtaine de personnes -dont certaines émues aux larmes en évoquant le comportement de Jean-Marie Cleusix- le rapport décrit le "ton abrupt exagérément cassant, voire blessant" de l’ancien chef de service, ainsi que des "marques de mépris, humiliations et pressions diverses ".
Aggravation des problèmes dès le printemps
Le rapport démontre que les problèmes liés à Jean-Marie Cleusix se sont aggravés dès juin dernier. L’état du chef de service a été qualifié "d'inquiétant, de même que sa lucidité face aux décisions qu’il prenait, considérées à plusieurs reprises comme absurdes".
Le rapport fait également état des problèmes liés à la relation intime que Jean-Marie Cleusix entretenait avec une de ses collaboratrices, nommée responsable du secondaire II. L’ancien chef de service aurait ainsi à nouveau mélangé intérêts professionnels et personnels, mélange qui lui était déjà reproché dans un blâme reçu en 2015.
Jean-Marie Cleusix aurait demandé à son secrétariat de vérifier les contacts téléphoniques de cette collaboratrice. Des informations concordantes laissent penser "qu’une fouille nocturne à des fins privées a effectivement eu lieu dans le bureau" de celle-ci.
Ghostwriting et enregistrement non consenti pas prouvé
Le groupe de travail a également enquêté sur des soupçons de ghostwriting et d’enregistrement non consenti d’une séance de professeurs de la Haute Ecole Pédagogique (HEP) Jean-Marie Cleusix aurait rédigé "une quinzaine de travaux à la place d’une étudiante", ce que l’intéressé nie formellement.
Dans son rapport le groupe de travail conclut : "Tous les travaux ne sont pas archivés et les cas de ghostwriting sont toujours difficile à prouver".
Ayant pris connaissance d’une série de faits à vérifier, le conseil d’Etat avait décidé de suspendre Jean-Marie Cleusix le 26 juillet. Mais cette décision ne sera jamais notifiée au haut fonctionnaire puisque celui-ci démissionne le lendemain, négociant via son avocat un reclassement comme professeur au collège de St-Maurice.
Dernier avertissement
Jean-Marie Cleusix n’a plus droit à l’erreur. Un inspecteur scolaire est chargé d’établir un rapport annuel sur son comportement. En cas de nouveaux problèmes l’ex-chef de service sera immédiatement licencié.
Claudine Gaillard Torrent