Une tête de porc déposée devant un foyer pour réfugiés mineurs à Sion

Samedi dernier, peu avant minuit, le veilleur de nuit du centre Le Rados a découvert une tête de porc baignant dans plusieurs litres de sang et déposée devant l'établissement par des inconnus.

Une enquête pour menace a été ouverte par la police. Pour l’heure, aucun suspect n'a été identifié: "Nous prenons les choses très au sérieux et nous faisons attention à toute forme de menace, surtout quand nous ne savons pas à qui nous avons affaire", a indiqué à la RTS le procureur Olivier Elsig.

De son côté, Jérôme Favez, chef du Service de l'action sociale du canton du Valais - dont dépend le foyer -, déplore "des agissements malséants à l’égard de gens éloignés de leur famille et fragilisés par un parcours de vie difficile". Même son de cloche pour Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme: "Je me réjouis que la justice s’empare de cette affaire qui va se poursuivre d’office si la police peut mettre la main sur les coupables", rapporte-t-elle.

"Climat délétère instauré par certains partis"

Selon les nombreux interlocuteurs contactés par la RTS, il ne s'agirait pas d'une blague en lien avec Halloween. Le président du Parti socialiste du Valais romand Gaël Bourgeois avance que s’il s’agit d’une blague, "elle est de très mauvais goût. Et si ce n'en n’est pas une, on a de quoi s'inquiéter sur la tournure des événements en Suisse (...) Cette affaire est à vomir, mais elle correspond au climat délétère instauré par certains partis", conclut-il.

Du côté du PDC, on se dit choqué: "J’ai peine à croire que ça puisse exister", considère Serge Métrailler, président du Parti démocrate-chrétien du Valais romand.

"Un acte qui vient d'une frustration à l'égard des requérants"

Son homologue de l'UDC Jérôme Desmeules estime que c'est un acte peu intelligent, "mais qui vient d’une frustration à l’égard de personnes, les requérants d’asile, dont la présence est imposée par le canton sans concertation avec les communes".

Enfin, vice-président du Parti libéral radical valaisan, Jean-Claude Vocat évoque un acte stupide: "J’espère qu’il émane de quelqu’un qui n’a pas réfléchi à la portée de son action. Et s’il l’a fait, c’est encore plus grave. Il faut punir sévèrement".

Yves Terrani/hend