"Les gens vont se faire virer de chez eux. Le jour où il n'y a plus de remontées mécaniques dans une petite station, plus personne ne va y habiter", estime Jean-Marie Fournier, invité du grand entretien de Forum dimanche.
La fréquentation des domaines skiables suisses est en net recul depuis plus de dix ans (moins 20% en moyenne selon les Remontées mécaniques suisses) par rapport aux régions voisines autrichiennes, italiennes et françaises. Une situation que le franc fort n’a pas améliorée.
Les installations vétustes sont montrées du doigt. Mais le gouvernement valaisan n’est pas prêt à assumer l’entier de la facture devisée à 1 milliard. Une aide de 50 millions environ par année sur dix ans devrait être fournie. "Mais les critères fixés sont scandaleux", selon Jean-Marie Fournier. Soit principalement de réaliser un chiffre d’affaires de plus de 2 millions annuels, avec un ebitda (taux de rentabilité) fixé à 25% au minimum.
"On ne prête qu’aux riches"
Au-dessous, les stations devront en appeler aux communes et aux habitants pour assurer le financement. Pour Jean-Marie Fournier dont les infrastructures à Veysonnaz et Nendaz correspondent aux critères avec plus de 40 millions de chiffre d’affaires annuel, seules les stations "riches" bénéficieront de ce soutien, ce qui équivaut à signer la mort de la plupart des stations actuelles.
Traité en commission, mais actuellement dans les mains du Conseil d’Etat, le projet de loi sur l’encouragement des remontées mécaniques devra ensuite être avalisé par le Grand Conseil.
Laetitia Guinand/vkiss
"Irresponsable, l’abonnement à 222 francs de Saas Fee"
La Suisse n’est pas concurrentielle au niveau tarifaire. Cette année, la station haut-valaisanne de Saas Fee a lancé un système de souscription pour son forfait à la saison à 222 francs. Pari réussi puisqu’elle a vendu 90 000 abonnements pour 20 millions de francs, soit presque l’équivalent de ses gains l’an passé.
"Un bon coup", estime Jean-Marie Fournier, mais qui ne résout pas le problème du ski cher en Suisse. "On pique les clients aux voisins, mais on n’augmente pas la fréquentation globale."
"Berne me fait beaucoup plus peur que le CIO"
Jean-Marie Forunier a de gros doutes sur le soutien de la Confédération à la candidature valdo-valaisanne pour les Jeux Olympiques d’hiver 2026.
Selon lui, Berne a déjà enterré deux fois le projet romand par le passé. En cause notamment: l’efficacité du lobbyisme suisse alémanique.