En Valais, Airbnb représente plus de la moitié de l'offre hôtelière cantonale

Quand on évoque le phénomène Airbnb, on pense avant tout aux grandes villes: Zurich, Genève, Lausanne... C'est pourtant en zone touristique comme en Valais que la croissance est la plus marquée, avec plus de 400% d'augmentation entre fin 2014 et fin 2016.

"Il faut voir Airbnb non pas comme une nouvelle offre d'hébergement, mais comme un nouvel acteur", a expliqué Manu Broccard, professeur HES en Valais, spécialiste du tourisme, vendredi à la RTS.

Différence entre Haut et Bas Valais

"Il offre un nouveau canal de distribution, très fort et totalement innovant. Il y a une convergence de tous les objets vers Airbnb, qui prend une ampleur extraordinaire en Valais où il y a une très forte offre para-hôtelière."

Des différences existent entre Haut et Bas Valais, note Manu Broccard. "La où traditionnellement l'hôtellerie était plus forte que la para-hôtellerie, comme dans le Haut Valais, Airbnb n'arrive pas à attirer d'objets sur sa plateforme."

Solution aux lits froids?

Une plateforme qui devient en revanche "idéale" pour le Bas Valais et ses nombreux chalets-appartements, note l'expert, ce qui expliquerait pourquoi Airbnb marche moins bien à Zermatt qu'à Verbier ou à Crans-Montana.

Dans ces deux dernières stations, la plateforme est "l'outil idéal, l'innovation qui manquait" pour fédérer et mettre en avant l'offre para-hôtelière, note Manu Broccard, qui estime qu'Airbnb pourrait - mais seulement partiellement - résoudre le problème des "lits froids".

"Bénéfique pour le Valais"

Si le nouveau venu ne doit pas non plus être vu comme un concurrent pour les destinations, à l'interne, pour les autres acteurs de la branche, la concurrence est très forte, "et pas toujours loyale", selon Manu Broccard.

Et d'en appeller à fixer des cadres pour une équité de traitement entre les acteurs du marché, à l'instar de nombreuses villes comme New York, San Francisco ou Barcelone.

"Une plateforme avec une telle envergure ne peut être que bénéfique pour le Valais", estime encore l'expert.

Propos recueillis par Marie Giovanola/kkub