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En Valais, 40% des commerces testés sur la vente d'alcool épinglés

Un adolescent a une chance sur trois de se procurer une boisson à laquelle il n'aurait pas droit selon la loi. [AP Photo/Thomas Unterberger]
Lors de la première série d'achats, 38% des commerçants leur ont vendu de l'alcool, soit une hausse de 9% par rapport à 2015. - [AP Photo/Thomas Unterberger]
Résultat mitigé en Valais, où près de 4 commerces sur 10 ont vendu de l'alcool à des mineurs lors des achats-tests menés en 2016. C'est plus que l'année précédente (29%) mais beaucoup moins qu'en 2014 (64%).

Des mineurs de 16 et 17 ans placés sous la supervision de professionnels ont effectué en 2016 150 achats-tests d'alcool fort. Ils se sont rendus dans des magasins, des restaurants et des bars d'une vingtaine de communes valaisannes, ont indiqué jeudi Addiction Valais et les polices valaisannes.

Lors de la première série d'achats, 38% des commerçants leur ont vendu de l'alcool, soit une hausse de 9% par rapport à 2015.

Hausse du nombre de récidivistes

"Nous ne sommes pas déçus par ce résultat, car il faut tenir compte du fait que la moitié des commerces testés l'étaient pour la première fois et que dès la première phase du test, deux tiers environ des commerces ont refusé de vendre de l'alcool", relève Addiction Valais.

Le nombre de commerces récidivistes à l'issue des trois phases d'achats-tests est aussi en hausse: 12% ont été dénoncés aux autorités compétentes, contre 8% en 2015 et 14% en 2014. Le chimiste cantonal leur adressera un émolument de 200 francs.

ats/tmun

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"Une influence sur les pratiques de vente"

Une comparaison fine entre les chiffres de 2016 et ceux des années précédentes est difficile, car les communes et les commerces testés ne sont pas tous les mêmes.

Mais ils "tendent à démontrer que les achats-tests, menés pour la cinquième année consécutive, ont une influence sur les pratiques de vente et donc à terme sur la protection de la jeunesse", estiment les partenaires de la campagne.

"Fin 2017, après six ans de campagne cantonale, l'ensemble du Valais aura été sensibilisé à deux reprises. Une nouvelle action sera probablement menée dès 2018 mais il faudra en définir la forme", indique Addiction Valais.

Addiction Suisse regrette le laisser-faire des autorités

Au niveau national, Addiction Suisse critique jeudi le "laisser-faire" des autorités dans la lutte contre les addictions. Le Parlement fédéral renonce à intervenir pour réglementer des marchés, comme celui des jeux d'argent, qui prennent pourtant de l'ampleur, se désole l'organisation.

Les conflits d'intérêts paralysent la politique des addictions, dénonce la fondation à l'occasion de la publication de son panorama annuel des addictions. L'industrie et ses lobbies pèsent de tout leur poids, notamment dans le cadre de l'élaboration des lois sur l'alcool et sur les produits du tabac.