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Récompense de 10'000 francs à qui dénoncera le braconnier de Mayoux (VS)

VS: après le braconnage d'une louve, les fronts se durcissent
Après le braconnage d'une louve, les fronts se durcissent en Valais / 19h30 / 2 min. / le 20 février 2017
Après la découverte vendredi du cadavre d'une louve abattue à Mayoux, dans le Val d'Anniviers (VS), le Groupe loup Suisse (GLS) a annoncé lundi qu'il offrait 10'000 francs à qui dénoncera le braconnier.

Le GLS demande dans la foulée un moratoire sur le tir du loup en Suisse jusqu'à ce que la problématique des grands prédateurs soit réglée.

Parallèlement, la police valaisanne a lancé un appel à témoins et une enquête a été ouverte par le Ministère public cantonal.

La dépouille a été trouvée dans la forêt, au lieu dit "Le Pomy", vers 17 heures par des promeneurs. La louve adulte a été victime d'un acte de braconnage, a indiqué dimanche la police valaisanne. Elle est morte d'un tir à l'arrière de son épaule.

>> Lire : Une louve a été mystérieusement abattue dans le Val d'Anniviers

Le WWF réclame une sanction exemplaire

"Le braconnage est intolérable", indique le WWF lundi dans un communiqué. "Il n'est pas normal que des braconniers puissent abattre des loups à volonté." L'organisation condamne "avec la plus grande fermeté" ce deuxième cas de braconnage de loup en Valais en une année.

Ce tir illégal d'une louve empêche la création potentielle d'une meute dans la région où un mâle a déjà été observé. Le WWF dresse un constat d'incapacité d'héberger une population de loups sur le long terme en Suisse.

Biologiste à l'Université de Berne, Raphaël Arlettaz n'est pas surpris et impute aux autorités valaisannes la responsabilité de la situation. Celles-ci "confondent le loup réel et le loup mythique", a-t-il souligné. Par leur politique de "désinformation", les autorités cantonales "faussent le climat et créent une atmosphère délétère", a-t-il ajouté au "19:30":

Dans de telles conditions, les braconniers se sentent des ailes, constate le biologiste valaisan. Or selon lui, le canton aurait tout intérêt, à l'instar des chasseurs qui le considèrent à tort comme un concurrent, à accepter l'installation du loup en Valais. Selon M. Arlettaz, la présence du canidé serait à même de résoudre le problème de la forte hausse de la population de cerfs dans le canton, actuellement difficile à contenir malgré des chasses spéciales.

La fin d'un couple potentiel

Le Groupe Loup Suisse (GLS) estime aussi que la louve formait potentiellement un couple avec le mâle observé dans la même région. Dimanche déjà, le GLS avait réclamé un moratoire de tout tir de loup. L'important est de mettre la main sur le braconnier.

L'organisation offre une récompense de 10'000 francs à tout témoin apportant des informations pouvant conduire à l'identification du tireur. Ces informations seront transmises aux autorités pénales et ne seront pas rendues publiques.

>> Entretien avec le biologiste Raphaël Arlettaz :

Pour Raphaël Arlettaz, l'attitude des autorités valaisannes génère un climat propice au braconnage
Braconnage d’une louve: entretien avec Raphaël Arlettaz à Sion / 19h30 / 3 min. / le 20 février 2017

gax/jgal avec ats

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Une initiative lancée pour davantage de régulation

La législation fédérale prévoit que le nombre de loups abattus ne doit pas dépasser la moitié du nombre des louveteaux nés durant l'année de délivrance de l'autorisation de régulation.

Une initiative populaire lancée par le PDC du Haut-Valais a d'ailleurs été déposée mi-janvier pour limiter le nombre de grands prédateurs dans le canton. Elle demande une régulation du nombre de loups, de lynx et autres ours.

Plus de 20 loups tués en près de 20 ans

Depuis 1998 et le retour du loup en Suisse, une vingtaine de bêtes ont été tuées. Près de la moitié l'ont été à la suite d'une autorisation de tir, dont au moins sept en Valais.

Au moins six loups sont morts consécutivement à des accidents, en particulier de la route, selon un décompte de Pro Natura. A l'image du dernier cas du Val d'Anniviers, au moins quatre autres de ces prédateurs ont été abattus illégalement.