Six inspecteurs engagés sous l'égide de la nouvelle Association pour le renforcement des contrôles sur les chantiers de construction (ARCC) ont été assermentés en juin dernier.
Leur travail, financé par le patronat et les syndicats, a d'ores et déjà permis de réaliser 142 contrôles avec à la clé une bonne moitié d’infractions présumées.
Appel au grand public
Encouragée par ces résultats, l’ARCC veut aller encore plus loin en lançant prochainement à l’intention du grand public une application bilingue pour dénoncer les chantiers ou situations litigieuses.
Elle permet de prendre une photo, donne à l'utilisateur des thèmes pour mieux définir l’activité constatée et offre la possibilité de rédiger une description. Ensuite -par un simple clic- l’annonce est transmise avec la géolocalisation du chantier à l’ARCC, qui peut déléguer ses inspecteurs sur place.
Prévention plutôt que délation
Président de l’association, Serge Métrailler se refuse à y voir de la délation. "C'est un devoir civique lorsqu'on ne respecte pas les règles de notre Etat de droit", se défend-il. L’ARCC avance la prévention pour justifier son action mais elle ne nie pas son souhait de générer aussi une certaine peur du gendarme.
La dénonciation peut porter aussi bien sur la sécurité d'un chantier, que sur le respect des normes de bruit ou des heures de travail notamment. Serge Métrailler compte sur l'aide du public afin de permettre des interventions rapides "pour pouvoir quadriller encore mieux le canton du Valais".
L’ARCC finalise aussi actuellement une permanence avec une société de sécurité disponible 24 heures sur 24 pour un bon suivi des dénonciations auprès des inspecteurs.
Entreprises et travailleurs mieux protégés
Cette accélération dans la chasse aux tricheurs réjouit Serge Métrailler. "Je me demandais comment cela allait se dérouler (…) et vraiment je crois qu'on a eu de la chance avec les gens qu'on a engagés. Et on voit surtout que les entreprises qui réclamaient ces contrôles, parce qu'elles voyaient que des travaux leurs échappaient, se voient mieux protégées. Et en protégeant mieux les entreprises on protège mieux les travailleurs, ce qui fait qu'on peut offrir de meilleures conditions de travail à tout le monde."
Yves Terrani/oang