A l'exception de l'UDC, tous les groupes politiques ont demandé que le Parlement déclare l'initiative irrecevable et l'ont combattue. Le texte est trop vague, sans la moindre nuance et veut légiférer sur un problème qui n'en est pas un, ont dit les opposants.
L'UDC a multiplié les interventions pour défendre son initiative qui a recueilli 4300 signatures. La question n'est pas la religion, mais le port d'un couvre-chef à l'école, a argumenté Alexandre Cipolla (UDC). Le texte concerne tous les élèves et n'est pas discriminant, selon Jérôme Desmeules (UDC).
Sandro Fuchs (UDC) n'a pas caché que l'initiative vise le voile islamique. Selon lui, le port du voile n'est pas indispensable à la pratique religieuse et l'initiative ne touche donc pas la liberté de croyance. "Vous avez peur que ça passe devant le peuple", a lancé Michael Graber (UDC).
Atteinte aux libertés
La liberté de croyance n'est pourtant pas le seul problème. Selon Thierry Largey (Verts), l'initiative vise tous les couvre-chefs. Il y a donc aussi atteinte à la sphère privée, protégée par l'article 13 de la Constitution fédérale. Il n'y a aucun intérêt public à légiférer en matière de couvre-chef dans les écoles, a estimé le parlementaire demandant la nullité de l'initiative.
Pour Christophe Claivaz (PLR), l'initiative trompe le public sur son objectif. "On veut légiférer sur un problème qui n'en est pas un", a estimé le parlementaire pour qui il n'est pas besoin de "sortir un canon pour tirer sur une mouche".
Gouvernement mobilisé
Le gouvernement combat aussi cette initiative qui viole une série de droits fondamentaux, a déclaré le chef du Département de la formation Christophe Darbellay. L'interdiction concerne tous les couvre-chefs, sans nuance, dans les écoles publiques, aussi dans les cours d'école. Mais les enseignants ne sont pas visés, pas plus que les écoles privées.
Le Conseil central islamique suisse était présent avec six femmes de confession musulmane à l'entrée du bâtiment du Grand Conseil mercredi matin. Elles voulaient sensibiliser les parlementaires pour qu'ils ne donnent pas un mauvais signal en acceptant l'initiative, a expliqué l'une d'elles.
Le débat de détail aura lieu vendredi.
ats/jgal
RTS La Première le 13 décembre Journal de 12h30