Le Tribunal fédéral (TF) considère que, compte tenu de leur expérience et des informations tirées des bulletins d’avalanche et de la signalisation, les trois freeriders n’auraient pas dû s’engager dans la pente surplombant la piste touchée par l’avalanche. Ils ont ainsi fautivement violé leur devoir de prudence.
Le degré de danger était marqué à ce moment-là, écrit dans son arrêt la Haute cour fédérale qui ajoute que pour cette raison le comportement des trois freeriders était ainsi propre à entraîner une coulée de neige. Pour mémoire, deux hommes et une femme avaient été condamnées en première instance à des peines pécuniaires avec sursis par le Tribunal de district d’Hérens-Conthey (VS).
Nous sommes garants de la sûreté des pistes, ça n’annule pas la responsabilité individuelle
Ce jugement a été cassé par le Tribunal cantonal à la suite de leur recours. Ce dernier avait estimé qu’en raison de minages effectués la veille, mais aussi des conditions météorologiques et nivologiques, la piste touchée par l’avalanche avait été dûment sécurisée et qu’elle pouvait être ouverte au public.
La haute cour cantonale considérait en outre que "le risque que des skieurs hors-piste déclenchent une coulée de neige n’était pas objectivement prévisible, avec pour corollaire d’exclure de fait la négligence". Ce que contestait le Ministère public valaisan qui a recouru au TF et a obtenu gain de cause.
Satisfaction des stations
Pour le président des remontées mécaniques valaisannes Berno Stoffel "le jugement du Tribunal fédéral est une bonne nouvelle". Pour lui, les gens qui prennent des risques inconsidérés au détriment de leur propre sécurité et de celle des autres doivent l’assumer pleinement. "Nous sommes garants de la sûreté des pistes", dit-il. "Nous délimitons les zones dangereuses, nous indiquons où on peut aller ou non. Cela n’annule pas la responsabilité individuelle."
Yves Terrani/lgr