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L'Etat du Valais n'envisage pas d'indemnités pour les victimes du mercure

Lonza en Valais confirme l'intoxication au mercure de 250 cas
Lonza en Valais confirme l'intoxication au mercure de 250 cas / 19h30 / 2 min. / le 24 février 2018
Alors que certains réclament des indemnités pour les familles de victimes après les révélations sur la responsabilité de Lonza et de l'Etat du Valais concernant la pollution au mercure, le canton ne prévoit pas de dédommagement.

Le rapport historique sur la pollution au mercure dans le Haut-Valais, ainsi que d'autres documents, montrent que Lonza et le canton étaient au courant de la contamination du Grossgrundkanal et du Rhône depuis 40 ans.

>> Lire : Lonza et le Valais savaient pour la pollution au mercure depuis 40 ans

Face à ces révélations, plusieurs voix, tant à droite qu'à gauche, se disent consternées. "La responsabilité d'un Etat c'est de sauvegarder sa population avant les bénéfices d'une activité économique. Ici, on voit clairement que c'est l'inverse qui s'est produit. L'Etat porte donc une lourde responsabilité puisqu'il a choisi sciemment d'ignorer ces problèmes pendant longtemps et de ne rien faire ", a déploré samedi le co-président de l'UDC du Valais romand Jérômes Desmeules dans le 19h30.

Indemnités réclamées

Autre révélation: 250 personnes au moins ont été intoxiquées au mercure entre 1920 et 1950. Dans une étude publiée en 1952, le docteur Paul Burgener décrit les symptômes de cette contamination. Ces découvertes ont motivé Les Verts à demander des comptes à l’Etat du Valais.

"Le minimum que l'on puisse demander à l'Etat, ce sont des excuses auprès de ces familles pour n'avoir pas pris de mesures dès qu'il a été mis au courant des effets du mercure. Ensuite, il pourrait y avoir des indemnisations pour ces familles de victimes, comme on l'a fait pour l'amiante ou pour d'autres produits toxiques", a insisté Thierry Largey, chef du groupe Les Verts au Grand Conseil.

"J'imagine mal que l'on puisse venir avec de telles revendications"

De son côté, le conseiller d'Etat en charge de ce dossier, Jacques Melly, a préféré parler du présent et a souligné les avancées de la dépollution des terrains. Pour le ministre valaisan, l’heure n’est donc pas aux mea culpa face aux victimes.

"Je crois qu'elles ont été soignées, car j'ai lu quelque part qu'un docteur Burgener s'en était occupé. Donc, vraisemblablement, à l'époque, les cas ont été pris au sérieux et ont été traités. J'imagine mal que l'on puisse venir avec des revendications de ce genre. Mais si elles devaient venir, on les examinera."

A noter que plusieurs formations politiques réclament une étude sanitaire plus large que celle de l'Université de Zurich menée en 2016, où 173 personnes avaient été testées négatives. Pour le PS et le PLR, c'est à la commission de gestion du Grand Conseil de se saisir du dossier.

Claudine Gaillard Torrent/hend

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