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Le canton du Valais prévoit une baisse d'impôts pour les grandes entreprises

Une vue de la ville de Sion et de la plaine du Rhône depuis le château de Valère (image d'illustration). [RTS - Olivier Maire/Keystone]
Le Valais prévoit une baisse de l'imposition de ses entreprises / Le 12h30 / 2 min. / le 16 mars 2018
Le Valais a présenté vendredi sa réforme de l'imposition des entreprises dans le cadre du Projet fiscal 17, initié par la Confédération. Le taux d'imposition passera de 21,6% à 15,6% pour les bénéfices supérieurs à 150'000 francs.

Autre nom, autre idée mais même objectif: supprimer les régimes fiscaux privilégiés accordés à certaines entreprises, désormais non-conformes aux normes internationales. Après l'échec en votation populaire de la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III), le Projet fiscal 17 (PF 17) sera débattu à l'automne aux Chambres fédérales.

Et si moins de 1% des sociétés valaisannes possède un statut spécial, le canton doit se mettre en règle avec la législation à venir. Vendredi matin, le ministre des Finances Roberto Schmidt a dévoilé les grandes lignes de sa réforme fiscale: les entreprises dont le bénéfice annuel dépasse 150'000 francs seront dorénavant taxées à un taux de 15,61%, soit six points de moins qu'actuellement. Pour les PME, le taux restera inchangé à 12,6%. Il s'agit du plus compétitif de Suisse romande.

La plan prévoit également la suppression de l'impôt foncier sur les outils de production, et l'exonération d'impôt, pendant cinq ans, pour les entreprises innovantes issues des hautes écoles.

Âpre concurrence entre les cantons

De nombreux cantons ont déjà dévoilé des ajustements des taux d'imposition pour répondre aux futures exigences de la Confédération. En Suisse romande, seul le Jura n'a pas encore fait d'annonce officielle.

Principaux concernés par l'abolition de statuts fiscaux spéciaux, Genève et Vaud prévoient une diminution massive de leurs taux, respectivement à 13,49% et 13,79%. Le gouvernement vaudois fera d'ailleurs entrer en vigueur sa réforme dès le 1er janvier 2019, sans attendre de solution arrêtée au niveau fédéral.

Fribourg prévoit de ponctionner les entreprises à hauteur de 13,72% tandis que Neuchâtel a déjà opéré sa mue, faisant progressivement passer le taux d'imposition des bénéfices de 22,2% à 15,61% entre 2010 et 2016.

Avec la disparition programmée des régimes privilégiés, la concurrence se fera encore plus âpre entre les cantons.

Déjà dans les chiffres rouges, ceux qui avaient jusqu'alors misé sur une politique fiscale très agressive risquent d'en pâtir. Après avoir réduit drastiquement son taux à 12,43%, Lucerne a ainsi dû massivement tailler dans ses prestations publiques, faute de rentrées d'argent suffisantes.

>> Lire : Victimes de larcins ou handicapés, ils paient le prix de l'austérité lucernoise

Le canton de Suisse centrale pourrait avoir fort à faire pour contenir le départ de sociétés vers des territoires encore plus avantageux à l'instar de Zoug ou de Schaffhouse, qui ont annoncé des taux à 12%.

Kevin Gertsch

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