Au moment d'aborder les dossiers à traiter, Yannick Buttet est apparu en politicien sûr de lui, direct, clair, précis, convaincant. Mais le démocrate-chrétien valaisan est ensuite apparu encore ébranlé au moment d'évoquer les accusations de harcèlement sexuel de décembre dernier - qui ont brisé net sa carrière au niveau national, l'obligeant à démissionner du Conseil national et à renoncer à ses fonctions de vice-président du PDC suisse.
"Une leçon de vie d'une brutalité peu commune"
Yannick Buttet a affirmé assumer ses erreurs, s'est excusé, mais s'est aussi inscrit en faux contre certaines accusations proférées contre lui, estimant que "la réalité ne se décline pas en noir et blanc".
Mais le président de la commune a été sérieusement secoué: "Comme beaucoup, j'ai eu ma leçon de vie. Mais avec une brutalité peu commune, méritée pour certains, exagérée pour d'autres. Ce qui est sûr, c'est que je ne serai plus jamais le même. J'ai chuté par ma faute, je me suis relevé grâce aux autres. Pour tenir solidement debout, j'ai besoin de votre soutien", a-t-il lancé à l'assemblée.
Verts divisés sur une demande de démission
Verts et PS de Collombey-Muraz avaient réclamé le départ de Yannick Buttet. Le socialiste Daniel Schmid s'est exprimé pour relever qu'il n'était pas question de donner une deuxième chance à Yannick Buttet. "Cela n’a rien à voir avec de la chance", a-t-il dit, "puisque ce sont les institutions qui permettent ce retour. Yannick Buttet en a décidé ainsi, soutenu par son parti; on doit faire avec."
Les écologistes, en revanche, sont restés muets en raison de divisions internes sur la question. "On n'est pas tous avec le même avis,", a expliqué la députée Nathalie Cretton à la RTS. "Donc on s'est abstenu, parce qu'on a des gens dans le parti qui sont pour la démission et d'autres personnes qui estiment que ce n'est pas à nous de juger (…) C'est à lui qu'incombe cette décision."
Au final, tant Yannick Buttet que le Conseil général de Collombey-Muraz ont estimé que seul compte désormais l'avenir de la commune.
Yves Terrani/oang