Ces chiffres - qui correspondent au double de l'année précédente - ne représentent que la partie émergée de l'iceberg, car de nombreuses carcasses restent encore prisonnières de la neige, prévient le Service de la chasse, de la pêche et de la faune valaisan.
Pour préserver les bêtes qui restent, le canton appelle la population à éviter de déranger la faune en cette période délicate, les animaux se retrouvant particulièrement affaiblis, victimes du manque de nourriture après un hiver difficile.
Des skieurs et des chasseurs de bois dangereux
Les skieurs hors-piste et les randonneurs figurent parmi les ennemis de ces bêtes sauvages. A leur passage, les animaux prennent la fuite et épuisent leurs dernières réserves d'énergie, jusqu'à parfois mourir. Les chasseurs de bois de cerf, qui courent prés et forêts à la recherche des rameaux que l'animal perd au printemps, posent aussi problème.
"Il n'y a pas besoin de grand chose pour tuer un animal en cette période de l'année", résume dans le 19h30 de mardi Michaël Abbé, responsable de la sécurité chez Télévercorin.
Poussés par la faim, les animaux ont par ailleurs tendance à s'approcher des villages, leur instinct sauvage s'effaçant. Des cerfs vont jusqu'à descendre en plaine pour croquer de nuit les bourgeons des arbres fruitiers, causant de gros dégâts. Des pertes pour les agriculteurs qui sont en partie dédommagées.
Des zones de tranquillité mises en place
Pour protéger les bêtes, des zones de tranquillité ont été mises en place dans plusieurs régions par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Elles sont notamment nombreuses dans le canton du Valais, dans les Grisons et dans l'Oberland bernois.
Cliquez sur les zones pour plus d'infos. Les zones contraignantes sont indiquées en rouge, les recommandées en jaune.
Certaines zones sont contraignantes: les personnes qui sortent des chemins figurant sur les cartes sont amendables. "Dans ces cas-là, il semblerait que les zones soient bien respectées. Mais ailleurs, il y a toujours des skieurs qui font fi des panneaux", explique le garde-chasse valaisan Steve Nanchen, qui visite une fois par semaine la zone de tranquillité de Vercorin.
La hausse des températures de ces jours devrait limiter le nombre de nouvelles dépouilles retrouvées. Mais courant avril, avec une meilleure accessibilité à certaines zones actuellement enneigées, le bilan devrait encore s'alourdir. Les autorités craignent que celui-ci atteigne celui de 2009. Plus de 1500 animaux morts avaient été alors comptabilisés en Valais.
Reportage: Claudine Gaillard-Torrent
Adaptation web: Jessica Vial et Tamara Muncanovic