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"Le dégât d'image est irréversible" dans l'affaire de Crans-Montana

Crans-Montana: interview de Dominique Fumeaux, resp. de la filière tourisme à la HES-SO Valais-Wallis (vidéo)
Dominique Fumeaux, responsable de la filière tourisme à la HES-SO Valais-Wallis (vidéo) / La Matinale / 7 min. / le 5 avril 2018
Même en cas de déblocage dans l'affaire qui oppose la commune de Crans-Montana et l'exploitant des remontées mécaniques, "le dégât d'image est énorme", selon Dominique Fumeaux, responsable de la filière tourisme de la HES-SO.

Une séance de médiation conduite par le conseiller d'Etat valaisan en charge de l'économie, Christophe Darbellay, a lieu jeudi après-midi entre la commune de Crans-Montana et la société des remontées mécaniques Crans-Monana-Aminona.

Un déblocage est-il possible? "Bien sûr. On sait que c'est toujours à un moment une question financière (...). J'espère qu'il se fera, pour les usagers de la station", réagit Dominique Fumeaux, responsable de la filière tourisme de la HES-SO Valais et ancien directeur de Crans-Montana Tourisme, invité jeudi de La Matinale de la RTS.

Pourtant, selon lui, l'affaire ne se conclura pas sans dommage pour le tourisme valaisan. "L'annonce a été faite, le scandale est là. Le dégât d'image est énorme et irréversible", regrette-t-il.

"Pas tout à fait un service public"

L'Office fédéral des transports (OFT) a rappelé mercredi à l'exploitant son devoir de transport et menace de lui retirer sa concession ou de lui infliger une amende.

>> Lire : Ultimatum fédéral aux remontées mécaniques de Crans-Montana

Faire tourner des remontées mécaniques, "ce n'est pas tout à fait un service public, puisque ça a trait à du loisir. Par contre, (...) il y a forcément un partenariat avec la commune sur le territoire de laquelle on exploite", souligne Dominique Fumeaux.

Il ne se prononce pas sur les aspects juridiques de l'affaire, mais précise qu''en principe, il y a des contrats de prestation". "Là, c'est une société qui a un accord avec l'OFT. Quand elle annonce des dates d'ouverture et de fermeture, elle doit transporter des gens sur toute cette période et ne peut pas arrêter sans aviser l'OFT".

"Pas sur le dos des usagers"

L'exploitant n'aurait pas respecté le devoir que lui impose sa concession envers les usagers, "puisque la décision a été prise alors que les abonnements avaient été vendus. Il a un hiatus dans la prestation qui a été promise", souligne Dominique Fumeaux. Et d'ajouter: "Les usagers se sont plaints, avec raison. Il y a une cassure à ce niveau-là".

L'ancien directeur de Crans-Montana Tourisme ne voit toutefois pas l'avenir des stations sans le partenariat public-privé qui caractérise la réalité suisse. Pour lui, les exploitants privés apportent "les connaissances et le dynamisme pour faire marcher les stations sur un territoire communal". "La base, c'est une entente, une discussion, une négociation... mais elle ne se fait pas sur le dos des usagers", conclut-il.

Propos recueillis par Coralie Claude

Adaptation web: Jessica Vial

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Rappel des faits

La station valaisanne de Crans-Montana est privée depuis mardi de remontées mécaniques, après leur fermeture soudaine faute d'accord financier avec la commune.

La décision, qui survient en pleines vacances de Pâques, a été prise car les remontées mécaniques de Crans-Montana-Aminona (CMA) et la commune de Crans-Montana ne sont pas parvenues à un accord sur une redevance annuelle de 800'000 francs approuvée par les communes d'Icogne et de Lens, mais pas encore par la principale concernée.

En tant qu'autorité de surveillance des sociétés de remontées mécaniques, l'OFT a rappelé à CMA qu'elle est "soumise à un devoir de transport". L'OFT évoque même un éventuel retrait des concessions à CMA, qui a jusqu'à jeudi, à 17 heures, pour fournir des compléments d'information sur l'arrêt de l'exploitation.