Interrogé par la télévision publique italienne Rai 3 après avoir quitté l'hôpital, cet architecte italien affirme avoir vécu un enfer après avoir dû passer la nuit entre le Pigne d'Arolla et le Mont Collon.
"Le mauvais temps est arrivé à 10h. Quand on est parti, on s'est dit qu'on allait skier tant que la météo serait favorable et dans le cas contraire on ferait demi-tour, mais cela n'a pas été possible", raconte le rescapé, avant d'ajouter: "On s'est perdu quatre ou cinq fois. J'ai pris la direction du groupe parce que j'étais le seul à avoir un GPS qui fonctionnait, jusqu'à ce qu'on arrive à un point où on ne pouvait plus avancer parce que la visibilité ne le permettait plus."
S'arrêter sur une arête, une "erreur"
Empêché d'avancer par le brouillard qui ne permettait pas de distinguer les falaises des crevasses, le groupe a alors interrompu sa marche sur une arête à 3200 mètres d'altitude. "C'était une erreur, parce qu'on ne s'arrête pas sur une arête quand il y a du vent. Il faut s'arrêter à un endroit protégé où on peut creuser un trou", témoigne encore l'architecte.
Les alpinistes ont ensuite tenté de ne pas sombrer dans le sommeil et ont lutté pour survivre: "Dans une situation comme celle-ci, si tu t'endors, c'est fini: l'hypothermie te guette et te tue. Il faut bouger, respirer, penser à ne pas mourir. Chaque fois que j'envisageais de me laisser mourir, je pensais à ma femme."
Le randonneur italien a continué à bouger jusqu'à l'aube, quand il a aperçu deux skieurs et que ceux-ci ont pu donner l'alerte.
Une septième victime
La police valaisanne a annoncé mercredi soir qu'une septième personne avait perdu la vie des suites de ce drame. Il s'agit d’une ressortissante italienne âgée de 42 ans.
Au total, 14 personnes ont été piégées par la météo non loin de la cabane des Vignettes. Six Italiens, dont un guide qui a péri dans une chute, et une Bulgare n'ont pas survécu. Les sept blessés sont un Suisse de 72 ans, quatre Français, un Italien et une Allemande. Deux randonneurs sont toujours dans un état grave, mais leurs jours ne sont plus en danger.
boi