"C'est un sujet chaud", confesse d'emblée l'évêque de Sion Jean-Marie Lovey. "Chaque citoyen peut en effet être impliqué dans la vie du canton, mais s'engager dans une démarche politique risque de froisser certains chrétiens. Le prêtre doit être au service de tous", explique-t-il.
Quand on lui fait valoir qu'il y aura des listes citoyennes qui n'exigent pas de s'affilier à un parti, Jean-Marie Lovey invoque aussi la question de la disponibilité. Comment mener de front mission pastorale et travaux de la Constituante? Cette double charge lui semble à la fois trop lourde et inappropriée.
Engagement des chrétiens laïcs
"La place et le rôle du prêtre sont ailleurs", écrit ainsi l'évêque dans un courrier adressé aux diocésains.
Il précise que l'engagement des chrétiens laïcs pour la Constituante est en revanche une bonne chose. Ceux "qui veulent dessiner dans la Charte fondamentale les principes du vivre ensemble, inspirés par leur vie évangélique" ont toute leur place dans cette Assemblée, conclut Jean-Marie Lovey.
Invité dans la Matinale de la RTS mercredi, le chanoine Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion, a expliqué qu'il n'y avait pas de considération partisane dans la décision de l'évêque. "Un prêtre ne peut pas faire de politique partisane, puisqu'il est au service de l'ensemble de la communauté. En tant qu'Eglise, on n'est pas hors du monde, mais on ne veut pas s'occuper de tout."
339'000 Valaisans
Et de souligner que les chrétiens ne se résument pas aux curés et aux prêtres: "Ces derniers sont une centaine en Valais, il reste encore 339'000 Valaisans pour s’engager dans la Constitutante."
"Nous sommes disposés à avoir notre place, en tant qu'Eglise-institution dans les discussions de la Constituante, notamment dans les commissions ou sous-commissions, ou dans des groupes d'experts", a-t-il encore affirmé.
Les élections visant à choisir les membres de l'assemblée qui révisera la Constitution cantonale sont prévues cet automne.
Marie Giovanola/kkub