Depuis des semaines, Sandra Rimet manifeste devant l'Autorité valaisanne de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA). Pancarte à la main, cette mère veut récupérer la garde de son fils.
Malgré une décision de la justice cantonale en sa faveur en octobre 2017, la mère se heurte à l'APEA qui, selon elle, fait la sourde oreille. "J'aimerais que des gens compétents occupent ces postes et qu'ils aient une formation adéquate pour réagir aux problèmes des familles, ce qui n'est pas le cas actuellement", explique au 19h30 Sandra Rimet.
Des miliciens en fonction
Inaction ou incompétence, ces reproches reviennent dans plusieurs témoignages recueillis par la RTS. Le Valais est le dernier canton romand à ne pas avoir professionnalisé ses APEA. Chargées notamment des mesures de protection des mineures, ces autorités sont composées de citoyens non-professionnels, soutenus par un greffier-juriste. Elles ont succédé en 2013 aux chambres pupillaires.
Pour l'association suisse des curatrices et curateurs professionnels, il y a urgence. Les APEA traitent des cas de plus en plus complexes et lourds pour des miliciens.
"Nous devons prendre des décisions importantes et cela nécessite un certain nombre de compétences dans le domaine médical et des assurances sociales", explique Frédéric Vuissoz, président du groupe latin de l'association.
Interpellation du Parlement
Contactées par la RTS, les APEA ont décliné tout commentaire. Quant au conseiller d'Etat en charge des institutions, il se réfugie derrière un train de mesures en discussion.
"Les APEA prennent 6000 décisions par année", rappelle Frédéric Favre. "Je pense que dans la majeure partie des cas, elles le font bien. Est-ce que toutes les structures permettent un degré de professionnalisation suffisant? C'est ce que nous devrons analyser ces prochains mois."
Le Parlement valaisan a également interpellé le Conseil d'Etat la semaine dernière à ce sujet. Il réclame une professionnalisation rapide de ces autorités de tutelle à la suite notamment d'une perte de plusieurs millions de francs dans une affaire de tutelle.
Claudine Gaillard Torrent/tmun