Une fois achevés, les deux tubes autoroutiers doivent s'étendre sur 500 mètres, mais pour l'heure moins de la moitié des deux ouvrages a pu être percée.
Ce ne sont en effet que 25 centimètres par jour qui peuvent être excavés, alors qu'il reste plus de 200 mètres à percer. Ce rythme très lent est essentiellement dû à des difficultés géologiques, explique Martin Hutter, chef de l'Office de construction des routes nationales, lundi dans le 19h30: "Avec de la roche, on avance de trois à quatre mètres par jour. Ici, ce n'est pas le cas, le terrain est meuble."
Un budget multiplié par trois
Depuis 14 ans, les travaux du tunnel de Riedberg ont été marqués par de nombreux problèmes: les mouvements du terrain en premier lieu, qui ont obligé l'arrêt des travaux durant de nombreuses années, mais aussi le décès d'un ouvrier, écrasé par une masse rocheuse, en juin dernier. Des manquements au niveau de la gestion financière ont aussi été dénoncés en 2006 et 2007, obligeant la justice à intervenir.
Au final, si le budget initial était de 50 millions, on parle désormais de plus de 150 millions pour la totalité des travaux. Quant à la date d'achèvement des tunnels, on évoque désormais 2026, alors qu'au début du percement en 2004, on parlait d'une autoroute reliant Sierre à Viège à l'horizon 2009.
L'abandon du projet exigé
Cette accumulation de retard fait l'objet de critiques de plus en plus vives, notamment au Grand Conseil. "La commission de gestion devrait tirer tout ça au clair et établir des responsabilités", dénonce Gilbert Truffer, député socialiste du Haut-Valais, aussi dans le 19h30.
Le PS de la région demande ainsi désormais l'abandon pur et simple de ce tunnel et estime que la place est suffisante pour que l’autoroute passe entre la montagne et le village. Selon les socialistes, des expropriations pourraient être possibles et de vieilles maisons pourraient être détruites pour laisser la place à l'A9. "Nous sommes en mesure de proposer une alternative finançable et pouvant être réalisée dans un délai raisonnable", assure encore Gilbert Truffer.
Du côté de l’Etat du Valais, rien ne justifie toutefois de renoncer au tunnel pour une autre variante. "Remettre en cause le dossier global, changer de procédure, ce serait des mois, des années de discussion", avait réagi le conseiller d'Etat en charge du dossier Jacques Melly, la semaine dernière dans Le Nouvelliste.
Sujet TV: Flore Dussey
Adaptation web: boi