Ces études statistiques ciblent une fourchette plus étroite comme étant la plus probable: il faudrait en réalité entre 85 et 134'000 logements supplémentaires à l’horizon 2040.
Mais logements supplémentaires ne veut pas forcément dire construction: les trois-quarts du parc immobilier existe déjà. L’essentiel est donc, avant tout, de pouvoir rénover les logements existants et les adapter, notamment pour satisfaire la forte hausse des besoins des seniors. Actuellement, 2,5% des seniors logent dans des appartements protégés ou adaptés, 5% en établissement médico-social et 90% demeurent à leur domicile. En effet, aujourd'hui, 16% des habitants du canton ont plus de 65 ans et il compteront pour un quart de la population vaudoise dans 20 ans.
L'immense majorité de ces personnes vivent seules ou en couple, et souvent dans de grands logements. Et dans 90% des cas, elles veulent et parviennent à vieillir à domicile. "Il faudra encourager les gens à oser changer de modèle de logement en fonction du moment de vie", estime Pascal Broulis, le chef du département des finances du canton de Vaud, lundi dans le 12h30 de la RTS.
"Anticiper le vieillissement"
Pour ce faire, Pascal Broulis prône les échanges intergénérationnels. "Cela ne se décrète pas, c'est vrai. Mais il y a une multitude de propositions (...): encourager les gens à déménager pour un autre profil de logement, encourager les constructeurs à densifier les villes, à créer des logements plus adaptés à certains habitants, avec de la domotique, ou des ascenseurs, par exemple. Une série de mesures qui permettront de remplir le besoin qui est avéré, puisque le vieillissement est là et qu'il faut l'anticiper", détaille-t-il.
Il faudra encourager les gens à oser changer de modèle de logement en fonction du moment de vie.
Mais tous ces scénarii dépendront de l'évolution de la croissance démographique dans les vingt prochaines années. Les deux études présentées lundi par le canton de Vaud sont surtout des chiffres qui permettent d’anticiper.
Atténuer la pénurie chronique
A l’avenir, il ne s’agit de pas construire en masse, étant donné qu’entre 74% et 83% des logements existent déjà, mais il faudra surtout adapter les logements actuels aux besoins des seniors et encourager la création des logements bien précis selon Béatrice Metraux, conseillère d’Etat en charge du logement : « Il faudra des logements à loyers abordables, des logements qui sont en ville, à proximité des commerces, des centres médicaux. Il faut penser aussi à la construction de logements protégés et on doit aussi, à mon sens, faire un effort pour le logement mixte, avec des personnes plus jeunes et des personnes plus âgées pour qu’il y ait une interaction générationnelle et que les personnes âgées soient aidées par les personnes plus jeunes ».
L'Etat de Vaud n'est pas constructeur, mais il peut émettre des recommandations pour atténuer la pénurie chronique, et donc la cherté des logements dans le canton, qui devrait se poursuivre dans les années à venir.
jvia, avec Virginie Langerock et Hannah Schlaepfer