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Philippe Leuba plaide pour un accord-cadre revu avec l'Union européenne

Le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba. [Keystone - Cyril Zingaro]
L'invité de Pietro Bugnon - Philippe Leuba, conseiller d'Etat vaudois en charge de la politique économique / L'invité-e de Romain Clivaz / 13 min. / le 31 décembre 2018
Le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba estime qu'en l'état, le projet d'accord-cadre avec l'Union européenne "pose de très sérieux problèmes institutionnels" et doit mettre les deux parties contractantes "sur un pied d'égalité".

"Nous avons besoin de relations apaisées et réglées avec notre principal partenaire économique qui est l'Union européenne", plaide le conseiller d'Etat vaudois en charge de l'Economie Philippe Leuba lundi dans La Matinale de la RTS. Et de mettre en évidence qu'un salaire sur deux dépend des exportations de la Suisse, et qu'un salaire sur quatre dépend des exportations en direction de l'Union européenne.

"Je constate que l'accord-cadre tel qu'il existe aujourd'hui, diffusé sans position du Conseil fédéral, pose de très sérieux problèmes au niveau institutionnel", estime l'élu vaudois, qui ajoute que ce projet ne correspond plus à la réalité des relations entre la Suisse et l'Union européenne.

"Il a été initié alors que la demande d'adhésion à l'UE était déposée par la Suisse, demande qui a été retirée depuis. Il ne s'agit plus de faire un accord en vue d'une adhésion (...), nous devons fixer une relation contractuelle avec l'UE en dehors de toute démarche d'adhésion." Et de plaider pour une égalité entre les deux parties contractantes.

Des licenciements difficiles à éviter

Revenant sur les deux vagues de licenciements survenues en 2018 chez Nestlé et Tamedia, le conseiller d'Etat indique que le gouvernement est intervenu, mais que "l'Etat ne peut pas et ne doit pas tout faire". Il doit faire en sorte que les personnes licenciées puissent retrouver du travail, mais "on ne peut pas simplement figer les places de travail de manière définitive, (...) nous devons avoir la préoccupation de permettre à notre société d'être prospère à moyen et long terme."

Le Conseil d'Etat était intervenu "en vue de retrouver un dialogue entre les collaborateurs et la direction" de Tamedia, souligne Philippe Leuba. "Au milieu du gué, alors que nous avions obtenu de la direction générale de Tamedia des délais, il y a eu un revirement complet de la part de l'entreprise, qui nous a pour ainsi dire claqué la porte au nez", un procédé que le magistrat trouve proprement "scandaleux".

Propos recueillis par Pietro Bugnon/ebz

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