"Je ne suis pas un candidat par défaut", assure Pascal Dessauges, qui s'était déjà présenté à cette fonction en 2011 et en 2016, au micro de La Matinale de la RTS vendredi. Car son élection par son parti, jeudi soir lors du congrès extraordinaire de l'UDC vaudoise, est apparue comme un coup de poker, au moment où le préfet de 54 ans l'a emporté face au chef du groupe UDC au Grand Conseil Philipe Jobin, pourtant donné favori.
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"On m'a dit que mon profil pourrait rassembler le maximum de voix de l'UDC, du PLR et du centre-droit", fait valoir l'ex-syndic et municipal de Naz, pour expliquer sa décision de se présenter. "Et cette fois-ci je me suis organisé, en établissant des contacts en amont", précise-t-il.
Mener les troupes
Colonel à l'armée, Pascal Dessauges met en avant ses qualités de meneur pour définir son profil politique. "J'aime mener des projets, les faire aboutir, convaincre le Grand Conseil", affirme-t-il, insistant sur ses "compétences décisionnelles" acquises à l'armée. "J'ai d'excellents contacts avec un grand nombre de députés", invoque-t-il également.
Car l'ordre de mission de l'UDC dans cette élection complémentaire du 17 mars n'est rien moins qu'ambitieuse: faire basculer à droite la majorité du Conseil d'Etat vaudois, perdue en 2011 lors de l'élection de l'écologiste Béatrice Métraux après le décès du ministre UDC Jean-Claude Mermoud.
Que changerait donc le candidat dans le cap de l'actuel gouvernement, à majorité de gauche? Prudent, Pascal Dessauges dit trouver "anormal" que les dépenses de la politique sociale soient supérieures à celles de la formation et de la jeunesse dans le canton. Et de se déclarer "sans tabou" quant au dicastère qu'il occuperait s'il était élu.
En porte-à-faux sur la libre-circulation
Alors que l'UDC Suisse, dans ses objectifs pour les élections fédérales, souligne la nécessité de mettre fin à la libre circulation des personnes, Pascal Dessauges souligne la différence entre politiques fédérale et cantonale: "Je ne suis pas favorable à la fin de la libre-circulation, tenant compte des besoins de l'économie. Dans notre canton, un certain nombre d'entreprises ont besoin de main-d'oeuvre étrangère."
Celui qui a considéré comme une "erreur" le départ de l'UDC de l'alliance de droite, début 2018, compte sur ses positions pragmatiques proches des milieux de l'économie pour fédérer un électorat élargi. "Il n'y a pas d'autre solution qu'une alliance large pour gagner et maintenir une majorité de droite au Conseil d'Etat."
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Propos recueillis par Romain Clivaz/kkub
Résultat dans les urnes le 17 mars
Les Vaudois voteront le 17 mars pour l'élection complémentaire au Conseil d'Etat. A ce stade un seul siège est à repourvoir, celui de Pierre-Yves Maillard.
Quatre autres candidats se sont déjà lancés dans la course au Conseil d'Etat, la favorite étant la socialiste Rebecca Ruiz. La gauche de la gauche part divisée avec deux candidats, Anaïs Timofte pour le POP et Jean-Michel Dolivo pour Ensemble à Gauche. Et le PDC a annoncé la candidature du député lausannois PDC Axel Marion.
Le deuxième tour de l'élection complémentaire est fixé au 7 avril.