Cet organe est sensé venir compléter le dispositif cantonal, mis en place en septembre dernier. La plateforme vaudoise met à disposition une helpline pour permettre à la population de faire part de ses doutes. C'est elle aussi qui gère les cas jugés dangereux.
L'organe lausannois, composé de cadres de différents services, s'adresse lui aux fonctionnaires.
"L'impulsion vient du terrain, de professionnels se questionnant par rapport à des remarques entendues", explique Raphaël Gerber, chef du service de psychologie scolaire, qui présidera la coordination lausannoise. A l'instar de ces jeunes filles de 14 ans qui ont déclaré vouloir partir en Syrie, "pour s'occuper d'enfants là-bas". Ou de garçons désireux de "faire la guerre plus vite", de partir pour "défendre leurs croyances et leurs convictions".
Prendre contact avec les jeunes ou les familles
"Ces discours sont tenus ici, à Lausanne", souligne Raphaël Gerber. "Ils sont remontés ensuite via des professionnels ou par la police, pour tenter de donner une vraie réponse à ces jeunes en quête de sens."
Une fois le problème identifié, l'organe va organiser une prise de contact, par exemple avec les parents d'un jeune concerné. Dans certains cas, ils s'adresseront directement au jeune, et un suivi pourra être mis en place. Et si la situation est grave, le canton ou la police prendront le relais.
Les mineurs ne sont pas les seuls concernés: services sociaux ou offices de placement sont aussi impliqués dans le projet.
Coordination entre différents acteurs
La plateforme n'arrive-t-elle pas un peu tard, alors que l'année 2016 présentait la situation la plus tendue en matière de radicalisation? "Même si le contexte géopolitique se calme un peu, la pratique en lien avec la radicalisation existe bel et bien dans le canton et à Lausanne", souligne Raphaël Gerber, en précisant que le danger ne provient pas seulement de l'islam, mais aussi d'autres sectes et pratiques rigoristes. "Il y a donc une utilité à se coordonner face à ce qui pourrait menacer l'ordre social."
L'organe de coordination va travailler avec différents acteurs de la sécurité, du social et de la société civile - la police municipale, l'Union vaudoise des associations musulmanes ou encore le Centre intercantonal d'information sur les croyances, notamment.
Tania Barril/kkub