Les socialistes vaudois se méfient du candidat UDC au Conseil d'Etat

Le choix de Pascal Dessauges semble avoir surpris plus d'un élu de gauche. En effet, Philippe Jobin, chef de groupe de l'UDC et actif depuis 10 ans au sein du Grand Conseil, était donné favori. Par ailleurs, sa vision et ses positions étaient connues, et donc plus facilement attaquables pour les socialistes.

En sa qualité de préfet, Pascal Dessauges dispose d'un bon réseau dans le Gros-de-Vaud, mais il reste cependant difficile à cerner. Au sein de son parti, le discours est plutôt ferme et prône un durcissement de la politique d'asile, moins d'aide sociale et moins d'impôts. A l'externe, face au PLR et dans les médias, le candidat est plus consensuel et véhicule l'image d'un homme affable et souriant.

Le risque d'identification à Jean-Claude Mermoud

Pour les socialistes, le véritable risque réside justement dans cette seconde image qui pourrait pousser l'électorat de droite à l'identifier à Jean-Claude Mermoud, dernier UDC en date au Conseil d'Etat. Le politicien, de l'aile agrarienne, était apprécié de tous et connu pour son côté rassembleur et pragmatique.

Les électeurs de gauche également pourraient être en partie séduits. Les indécis, qui ne connaissent pas les dossiers vaudois en détail, pourraient voter sur certains critères émotionnels qui associeraient Rebecca Ruiz à une politicienne trop jeune pour la fonction ou Pascal Dessauges à la bonhomie.

Aucun élection n'est gagnée d'avance

Tous les députés du PS le reconnaissent: aucune élection n'est gagnée d'avance et ce même si Rebecca Ruiz est une figure politique d'expérience qui connaît parfaitement les rouages communaux, cantonaux et nationaux.

La gauche mise aussi sur les PLR qui ne suivront pas le parti et préféreront le PDC Axel Marion au candidat UDC. Un choix qui devrait également être celui des Verts libéraux, peu enclins à voter pour l'UDC.

Sarah Clément