Le Conseil d'Etat propose de regrouper le Musée cantonal des Beaux-Arts, le musée de l'Elysée et le MUDAC (Musée de design et d'arts appliqués contemporains) au sein d'une seule et unique fondation. Ces trois musées seront situés d'ici 2021 dans le pôle muséal situé à côté de la gare de Lausanne.
Le canton et la ville ont donc donné un signal fort mardi. Ce nouveau quartier des arts doit être valorisé et il est nécessaire de prendre de la hauteur, avoir une vision stratégique. Notamment pour vendre la marque "Plateforme 10" à l'étranger. Jusqu'à présent, cette mission n'incombait à personne.
Pour la conseillère d'Etat Cesla Amarelle, le pôle muséal est un projet évolutif. Après la question des bâtiments, il fallait régler la question de la gouvernance: "On s'est rendu compte, avec les expériences qu'il y a à l'heure actuelle à Londres, à Montréal, à Lugano, qu'on a besoin d'une fondation, d'une réorganisation de la structure justement pour optimiser toutes les forces dont nous aurons besoin pour animer ce site."
La conseillère d'Etat en charge des affaires culturelles rappelle aussi que l'identité et la direction artistique des trois musées seront maintenues.
Transfert du MUDAC au canton
Autre changement proposé, le MUDAC sera transféré à l'Etat de Vaud. De manière à optimiser les ressources, par exemple dans l'informatique et la billetterie, sachant que les deux autres musées sont déjà sous la responsabilité du canton.
Interrogé par la RTS, le syndic de la Ville de Lausanne, Grégoire Junod, avoue ressentir un "pincement au coeur" mais estime que ce n'est pas une perte, "ni pour le public ni pour la population lausannoise". Selon lui, ce transfert s'inscrit dans un vrai projet de développement de la politique muséale lausannoise.
Quant à Michel Thévoz, ancien directeur de la Collection de l'Art Brut de Lausanne, il estime que si le projet a l'air "très rationnel et centralisateur", il fait cependant passer le Mudac - qui dépendait d'une fondation de droit public - sous le régime d'une fondation mixte, dirigée "surtout par ceux qui la soutiennent financièrement". "C'est une amorce de privatisation rampante" confie-il à la RTS.
Ces deux changements importants doivent encore être approuvés par le Grand Conseil vaudois, à la rentrée 2019.
Sarah Clément/ebz