Déposé par le Vert Maurice Mischler, le texte veut mettre la pression sur l'Assemblée fédérale. Il réclame une taxe sur les billets d'avion "afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues à ce moyen de transport et favoriser le transfert de ce mode de déplacement à d'autres avec un impact moins fort sur l'environnement".
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Le député souligne que le kérosène n'est pas taxé depuis 1944, que l'avion émet plus de trente fois plus de CO2 que le train et qu'il est trois fois moins cher. En conséquence, il souhaite atténuer cette distorsion et ajoute qu'une telle taxe existe dans douze pays européens.
Une taxe ne changera rien, disent certains
"Des taxes, des taxes, toujours des taxes", lui a répondu Yann Glayre (UDC), qui a estimé qu'une telle mesure pénaliserait la classe moyenne. "Nous préférons les mesures incitatives à celles dissuasives", a abondé son collègue de parti Yvan Pahud.
"A part des accords internationaux globaux, nous ne nous en sortirons pas", a poursuivi le PLR Marc-Olivier Buffat. A ses yeux, introduire une taxe par exemple de 10% ne changera pas grand-chose. Sur un billet à 29 francs, cela représente 2,90 francs, a illustré l'élu, qui doute que cela soit franchement dissuasif. "On veut se donner bonne conscience".
Faux, rétorquent ceux qui appuient le texte
Faux, lui a rétorqué Stéphane Montangero (PS), qui a souligné l'effet de certaines taxes importantes comme celle sur le tabac. Et Valérie Induni (PS) d'encourager la politique des petits pas dans la bonne direction.
Quant au député de SolidaritéS Jean-Michel Dolivo, il a défendu le texte de l'initiative, arguant que l'aviation ne doit pas continuer à bénéficier d'avantages fiscaux qu'il juge aberrants. "L'idée d'une taxe a le soutien de la majorité de la population", a poursuivi Léonore Porchet (Verts).
Au micro, plusieurs députés ont insisté sur l'urgence climatique et ont rappelé que les jeunes avaient récemment tiré la sonnette d'alarme, notamment avec le mouvement de grève. Le texte a finalement été accepté et immédiatement transmis au Conseil d'Etat.
ats/boi