Il y a quelque années, le film "Demain" avait galvanisé des milliers de personnes en faveur de solutions écologiques. Aujourd'hui, à l'instar de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg, 15 ans, des dizaines de milliers d'écoliers et étudiants débraient chaque semaine aux quatre coins de l'Europe pour une "grève du climat". Sommes-nous face à une "génération Thunberg"?
"Il y a clairement une génération mobilisée actuellement", affirme Alice Genoud. "C'est une génération qui va vivre les effets du changement climatique et qui devra composer avec. Leur peur s'est transformée en énergie."
"Débats et idées originales"
Pour l'écologiste lausannoise, ce moment est exceptionnel. "Je me suis rendue dans des classes, et j'y ai vu un foisonnement de débats, d'idées, d'expressions originales. C'est inédit." Les politiques doivent à présent entendre ces revendications, estime-t-elle.
L'initiative des Jeunes Verts sur le mitage du territoire, balayée dimanche en votation, et celle à venir dite "pour les glaciers" sont parfois accusées d'offrir des solutions trop radicales pour passer le goulot des urnes. "Ce sont des propositions novatrices certes, mais nécessaires pour passer le cap et faire de la Suisse un pays innovant en matière d'écologie", réfute Alice Genoud. "Les solutions à long terme ne suffisent plus, il faut se fixer des objectifs à atteindre maintenant."
De l'eau dans son vin
Engagée à 16 ans chez les Verts vaudois, conseillère communale depuis 2015 et coordinatrice de la section genevoise de l’ATE, la Lausannoise de 29 ans voit son engagement partisan comme un "apprentissage continu".
"Depuis que je suis élue, je me rends compte que souvent les choses bougent, souvent lentement et discrètement. Il faut converser avec ceux qui ne sont pas d'accord, essayer de convaincre, mettre de l'eau dans son vin, trouver un accord sur un minimum commun pour mieux le faire passer auprès de la population."
Propos recueillis par Chrystel Domenjoz/kkub