Le chantier est d’envergure: le parking souterrain remplacera les 800 places en surface, sur la place d'Armes d'Yverdon, la deuxième ville du canton de Vaud avec près de 30'000 habitants.
Pour le syndic Jean-Daniel Carrard, "l’objectif est de soutenir les commerces du centre-ville qui souffrent de la concurrence des grands centres commerciaux situés en périphérie".
Un projet qui ne convainc pas les milieux écologistes. D'après l’élu yverdonnois Benoist Guillard, "ce genre de construction relève du siècle dernier et crée beaucoup de nuisance et de trafic". "Les villes de taille moyenne se doivent aussi d’investir dans les transports publics et la mobilité douce", ajoute-t-il.
D'autres exemples
Si les grandes villes de Suisse romande comme Genève ou Lausanne ont renoncé à investir au centre pour privilégier les parkings en périphérie, Yverdon n’est pas seule sur la carte. Fribourg planche en effet sur un ouvrage souterrain de 300 places au coeur du Bourg, tout comme Vevey, où les citoyens voteront sur un projet de parking sous la place du Marché.
En Suisse, si le taux des ménages sans voiture se monte à 22%, certaines villes ont vu ce pourcentage grimper, comme Berne avec 57%, Lausanne avec 46 % ou Genève avec 42%. Ces villes misent sur les transports publics.
Terrain végétalisé
Pour l’urbaniste Marc Antoine Messer, le besoin en parking répond en général à un taux de motorisation élevé. Il souligne "qu’il est plus facile pour les grandes villes d’investir dans le transport en commun, car il est très vite rentable, alors que dans les villes de moyenne taille la population reste très dépendante de la voiture". "Ainsi, ces villes continuent à investir dans une politique libérale du stationnement", assure-t-il.
A Yverdon, le projet devrait être terminé en 2023. Les 4,5 hectares de terrain seront eux végétalisés pour offrir un nouvel espace de vie aux habitants.
Geneviève Dentan/gma