L'objectif est d'empêcher au maximum que les enfants soient exposés aux substances pouvant perturber leur système hormonal. Les jouets, les produits de nettoyages, les couverts de tables ou les emballages plastiques font partie des objets à surveiller.
La question de fond est de savoir comment agir sur les nouveaux achats et sur les comportements, en faisant par exemple confiance à l'odorat. Quand un objet ne sent pas bon, il y a déjà des questions à se poser. Eradiquer tout objet susceptible de contenir des perturbateurs endocriniens est cependant mission impossible.
"Plus grande susceptibilité"
"Nous n'avons pas envie d'aller sur des projets qui interdisent et qui font peur à tout le monde. Nous essayons plutôt d'être rassurants. Ce n'est pas parce qu'il y a des doutes scientifiques que nous n'allons rien faire. Nous n'allons pas stigmatiser des comportements, mais vraiment accompagner le mouvement", explique Natacha Litzistorf, municipale de la Ville de Lausanne.
Les efforts sont concentrés sur la toute jeune population. "Il y a un intérêt à ce que les enfants fassent spécialement des efforts, parce qu'ils sont à l'âge tendre où les organes se forment et la croissance a lieu. Il y a de bonnes raisons de penser que ce sont des âges de plus grande susceptibilité à l'effet de ces perturbateurs endocriniens", indique Thierry Buclin, professeur de pharmacologie au CHUV et consultant sur ce projet pilote.
Eradication utopique
Les garderies lausannoises sont encore au tout début de la réflexion sur les actions concrètes à entreprendre. "L'éradication des perturbateurs endocriniens est utopique. C'est impossible. Nous, notre rôle, c'est de limiter un maximum, à notre niveau, les matériaux qui peuvent en contenir", assure Crystel Cagneau, codirectrice du centre de vie enfantine de Valency.
"Il faut savoir que les perturbateurs endocriniens sont souvent mis en action avec la chaleur. En nursery, c'est là où les perturbateurs peuvent être le plus présents, parce que les objets sont souvent en bouche", poursuit-elle.
Si les efforts se concentrent actuellement sur deux garderies, toutes sont évidemment aussi concernées et la sensibilisation doit s'étendre au cercle familial.
Pierre-Etienne Joye/gma