La Cour correctionnelle de Lausanne a rendu son verdict jeudi en fin d'après-midi dans l'affaire dite du "drame de Vidy". L'automobiliste de 65 ans qui a mortellement fauché un homme de 25 ans et sa compagne de 22 ans en avril 2017 sur un passage piéton du bord du lac, à Lausanne, écope de 24 mois de peine privative de liberté avec sursis et d'une mise à l'épreuve de cinq ans. Les juges ont estimé qu'il n'avait pas agi intentionnellement.
Il a été reconnu coupable d'homicide par négligence, d'infractions graves à la loi fédérale sur la circulation routière et de circulation sans assurance responsabilité civile, mais pas de conduite d'un véhicule automobile en état d'incapacité de conduire. Le chauffeur, vaudois, devra également des dizaines de milliers de francs aux proches des disparus pour tort moral, dommages et intérêts.
Au bénéfice du doute
A l'issue de la lecture du jugement, dans une salle d'audience bondée, une poignée de proches des victimes ont crié leur indignation de voir cet homme échapper à la prison ferme. Lors de son réquisitoire mercredi, le procureur Stephan Johner avait en effet requis 30 mois de prison à son encontre, dont six ferme. Le tribunal n'a pas choisi d'aggraver l'accusation en retenant la "mise en danger de la vie d'autrui", comme l'avait réclamé à plusieurs reprises l'un des avocats des parties civiles.
"Au bénéfice du doute, le tribunal retient l'hypothèse que son pied s'est bien retrouvé coincé entre les pédales de frein et d'accélérateur, ce qui est cohérent avec les images de vidéosurveillance de l'accident", a expliqué la présidente Katia Elkaim.
Il n'avait pas freiné
Le fautif circulait entre 50 et 60 km/h sur l'avenue de Rhodanie en direction du rond-point de la Maladière, au volant d'une camionnette blanche immatriculée en Valais. Diabétique, il était sous médicaments lors du drame et avait bu trois décis de rosé dans les heures précédentes. Il a expliqué que son pied s'était coincé entre la pédale de frein et l'accélérateur, le forçant à dépasser une voiture qui était en train de céder le passage au jeune couple. D'après l'acte d'accusation, il n'avait pas freiné avant le choc avec les deux piétons et n'était parvenu à s'arrêter que 37 mètres plus loin.
Le condamné, qui se déplace aujourd'hui en chaise roulante, ne conduit plus.
ats/vic