La conseillère d'Etat a fait appel à la justice pour demander des mesures provisionnelles contre ce livre, intitulé "Une conseillère d'Etat ne devrait pas dire ça", écrit par Fabien Dunand, ancien rédacteur en chef de "24 heures".
L'ouvrage a été retiré du commerce et ne sera plus mis en vente jusqu'à la décision finale de justice. Dans une note aux médias, Jacqueline de Quattro justifie sa demande de mesures provisionnelles par l'utilisation qui est faite de son image et de son nom, qu'elle n'a pas autorisée. Le portrait de l'élue PLR fait en effet office de couverture du livre, ce qui, selon elle, pourrait laisser croire que c'est elle qui l'a écrit.
"Déni de démocratie"
Fabien Dunand décrit lui-même son livre comme un portrait politique de Jacqueline de Quattro à travers ses comportements et ses propos parus dans les médias ou au Grand Conseil. Il porte un regard critique sur sa carrière en évoquant plusieurs épisodes entre 2007 et 2018.
Contacté par téléphone, l'auteur dit respecter cette décision de justice mais la trouve inique et scandaleuse. Il y voit un déni de démocratie et une censure préalable, ajoutant qu'il se battra contre l'interdiction de son livre.
Autre procédure judiciaire
Il faut rappeler qu'une procédure judiciaire est déjà en cours entre Fabien Dunand et la conseillère d'Etat. Il y a plus de deux ans, Fabien Dunand avait envoyé des lettres anonymes où il accusait l'élue de conflit d'intérêt dans l'affaire qui oppose les promoteurs vaudois Orllati et Bernard Nicod. Des accusations qui lui ont valu des plaintes pour calomnie et diffamation de la part de Jacqueline de Quattro et du groupe Orllati.
Dernièrement, le procureur chargé de ce dossier a été récusé. C'est le procureur général Eric Cottier qui a repris l'affaire. Mais l'avocat de Fabien Dunand, Elie Elkaim, a de nouveau fait une demande de récusation, a appris la RTS. Il estime notamment qu'il n'est pas approprié que le procureur général, qui doit rendre des comptes au gouvernement, s'occupe d'une affaire qui concerne directement une conseillère d'Etat. Il demande qu'un procureur externe se charge du dossier.
Tania Barril/gma