Le 10 février dernier, les habitants de Montreux disaient non, à 94 voix près, à la rénovation de leur centre de congrès. Ayant découvert que certains étrangers n'avaient pas reçu leur bulletin de vote, 90 recours ont été déposés par la suite, ce qui a conduit le canton à annuler le scrutin.
C'est cette décision qu'attaque Montreux Libre. Le parti veut savoir qui a fait recours et pour quels motifs, dénonçant un manque d'informations et un vice dans la procédure en cours.
Le chancelier de l'Etat de Vaud balaie ces objections. La décision du Conseil d'Etat est justifiée: le fait que près de 1400 électeurs étrangers n'ont pas reçu leur matériel de vote à temps a eu une influence sur les résultats.
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Montreux Libre "coachera" les recourants
En tant que parti, Montreux Libre ne peut pas faire recours, par contre il "coachera" les citoyens qui souhaitent le faire à titre individuel. Et ceux-ci ont jusqu'au 8 avril pour se manifester.
Pour Montreux Libre, ces recours sont aussi un "levier" pour inciter la Municipalité à présenter un nouveau projet, un travail qui est en cours.
Deux options sont possibles: d'une part la population montreusienne pourrait être invitée à revoter sur le même objet, avec une rénovation estimée à 87 millions de francs, pour sécuriser, mettre à niveau et développer le bâtiment. D'autre part, le second scénario consiste à élaborer un nouveau projet qui tienne compte des revendications principales des opposants, soit un projet moins cher, et pour lequel le canton participerait davantage.
Deux options qui suscitent le débat au sein des partis politiques. La Municipalité, pour sa part, est dans l'attente. La décision de la justice aura forcément un impact sur les suites du dossier. L'exécutif décidera au final de l'option retenue, qui pourrait être soumise au vote des Montreusiens.
Le syndic Laurent Wehrli voit malgré tout un point positif dans ce débat, car tous les partis veulent maintenir le Centre de congrès à flot.
Sarah Clément/ebz