Ne plus écrire les "Verts Vaudois", mais "Les Vert-e-s vaudois-e-s". C’est ce que propose Saskia von Fliedner, membre des Verts vaudois. Pour elle : "il ne s’agit pas de féminiser le nom, mais bien de le démasculiniser. Le but étant de faire apparaître les femmes à l’égal des hommes."
Pour la linguiste Stéphanie Pahud, cela pourrait, en effet, permettre d’améliorer la visibilité des femmes et de tendre ainsi vers l’égalité. "Peut-être que si dès le départ on présente les partis politiques avec du féminin et du masculin à l’intérieur, des enfants ou des adolescents peuvent être sensibilisés plus vite. La démarche épouse l’évolution de nos sociétés, donc ça peut être une stratégie qui fonctionne."
L'écriture inclusive à l'oral ?
Plus sceptique, François Grin, professeur à l’Université de Genève, président de la Délégation à la langue française et également membre des Verts genevois, estime pour sa part qu’il faudrait mesurer l’impact d’une telle mesure et se montre dubitatif quant à son effet réel sur l’égalité entre les hommes et les femmes.
Reste aussi la question de l’oralité de l’écriture inclusive. Car, si à l’écrit il est facile de lire le masculin et le féminin, à l’oral c'est plus compliqué de savoir comment il faudrait énoncer le nom du parti. Pour Saskia von Fliedner, "l’écriture inclusive, c’est quelque chose d’écrit. Si ensuite on veut le prononcer: 'les Verts et Vertes vaudoises' ou 'Les Vertes et les Verts Vaudois', chacun est finalement libre de s’exprimer comme il le ressent."
Le parti se prononcera jeudi soir sur le principe d’un tel changement de nom. Puis, si celui-ci est accepté, le mouvement définira par la suite si le nom doit prendre un point médian "Les Vert·e·s" ou un trait d’union "Les Vert-e-s" et la façon dont il doit être dit.
Les Jeunes Vert-e-s ont quant à eux déjà adopté l’écriture inclusive. A voir si leurs aînés feront de même et si cela pourrait avoir un effet boule de neige dans d’autres sections romandes en cette année électorale marquée par le combat féministe.
Manon Germond