Le climat politique se durcit encore à Vevey, à moins de deux mois de la Fête des Vignerons. La semaine dernière, les médias ont révélé que la Municipalité réclame un million de francs chacun à Michel Agnant et Jérôme Christen, les deux municipaux de Vevey Libre, sous enquête pour soupçons de "violation de secret de fonction". Et les opposants ne décolèrent pas, ils manifestent même lundi soir pour demander la démission de la syndique, Elina Leimgruber, et celle du municipal PLR Etienne Rivier.
Seront-ils entendus? "Absolument pas. J'ai été élue par les citoyennes et citoyens veveysans et je garde encore à coeur de défendre l'intérêt de notre commune", répond Elina Leimgruber dans l'émission Forum.
"Les intérêts de la commune avant tout"
"Quand on a des poursuites pénales par rapport à des collègues, il est difficile de garder la clairvoyance nécessaire au sein d'un collègue pour prendre des bonnes décisions. Raison pour laquelle, nous avons donné clairement un mandat à notre avocate de défendre les intérêts de la commune, avant tout", explique la syndique de Vevey.
Elina Leimgruber dit pouvoir "comprendre que pour tout un chacun, cette somme semble importante". "Mais dans la réalité, c'est quelque chose d'usuel", nuance la syndique de Vevey. Elle assure qu'il suffit aux deux municipaux suspendus "de signer un document, la renonciation à la prescription" pour faire retirer les commandements de payer. "Le fait de signer ces documents n'entraîne en aucun cas une reconnaissance de responsabilité", insiste-t-elle.
Travailler "avec sérénité"
Et si Michel Agnant et Jérôme Christen étaient blanchis, serait-il possible de retravailler avec eux? "Il va falloir le faire, nous avons tous été élus. S'ils sont blanchis, ils ont le droit de s'asseoir autour de la table, autant qu'Etienne Rivier, que moi, et que Lionel Girardin", répond Elina Leimgruber.
A ses yeux, les Veveysans ne remettent pas en cause le fonctionnement de la Municipalité, qui continue à travailler "avec sérénité" malgré la crise qui dure depuis une année. "Je déplore cette situation, par rapport aux commandements. Mais on va continuer à travailler pour le bien de la population", ajoute Elina Leimgruber.
Elle évoque encore "le vote d'importance" du 19 mai dernier, où les Veveysans ont refusé le parking sous-terrain sous la place du Marché. "C'était le quatrième vote, et la première fois que le projet de la Municipalité a été soutenu. "La population, dans sa grande majorité, verra par l'action tout le bien que l'on fait (...) et les projets que l'on mène à bien", tranche-t-elle.
Propos recueillis par Valérie Hauert et Romain Bardet/jvia