Après de longs débats, les députés ont fini par renvoyer immédiatement le texte au Conseil d'Etat. Ils se sont prononcés pour cette solution par 74 voix contre 69, sans abstention.
Le système actuel de l'assurance-maladie est "au bord du collapse", a affirmé l'élu socialiste Stéphane Montangero. De 1996 à 2017, la prime a passé de 173 à 447 francs et beaucoup de gens doivent aujourd'hui "renoncer à se faire soigner".
Face à ce constat négatif sur cette pseudo-concurrence dans l'assurance-maladie, il faut réagir "rapidement", estime-t-il. La limitation des primes à 10% du revenu, comme le canton de Vaud l'a introduite, ne suffit pas, selon Stéphane Montangero. Il faut donc laisser la liberté aux cantons de prendre des initiatives. "Il s'agirait de permettre la création d'institutions cantonales ou intercantonales chargées de compenser l'ensemble des coûts à charge de l'assurance obligatoire des soins, elles joueraient ainsi le rôle de caisse de compensation", déclare-t-il.
Droite pas d'accord
Les nouvelles institutions ainsi créées fixeraient et encaisseraient les primes cantonales. Elles négocieraient les tarifs et confieraient aux partenaires locaux le financement des prestations de prévention, demande l'initiative parlementaire.
Pour la droite, la PLR Christelle Luisier a déploré que l'on revienne avec une solution que le peuple ne veut pas. "C'est l'anti-chambre de l'étatisation complète du système". On peut améliorer l'assurance-maladie, "mais le texte proposé ne résout pas les problèmes", selon elle. "La cantonalisation est la plus mauvaise idée", a renchéri son collègue de parti Marc-Olivier Buffat.
Pour la gauche et le centre, la proposition socialiste est au contraire une bonne idée. Les arguments ont fusé: fin de la chasse aux bons risques, fin du démarchage agressif, fin des salaires trop élevés des directeurs de caisses-maladie, fin d'un système qui profite davantage aux assureurs qu'aux assurés, pour ne mentionner que les principaux.
ats/gma