Le Ministère public de la Confédération (MPC) confirme "mener une procédure pénale depuis 2015, qui s'est étendue entre-temps à des faits de corruption au Brésil. (…) Comme le veut l’usage, nous rappelons que toutes les parties sont présumées innocentes".
Dans le détail, le MPC vise la société Sicpa, ainsi que deux personnes physiques, poursuivies notamment pour corruption active d'agents étrangers.
L'enquête, qui était restée confidentielle jusqu'ici, a été révélée par "Gotham City", une lettre de veille spécialisée dans le droit pénal économique qui traite d'affaires judiciaires touchant la place financière suisse.
Un premier jugement est tombé dans cette affaire
Il y a un mois, au Brésil, un ancien consultant de l'entreprise de Prilly a été condamné par un tribunal de Rio à 11 ans et demi de prison. Un consultant condamné pour avoir corrompu un inspecteur des impôts brésiliens.
Il aurait versé 15 millions de dollars de pots-de-vins pour permettre à Sicpa d'emporter un contrat.
Sicpa prend ses distances
Dans une prise de position que Sicpa a envoyée à la RTS, l'entreprise assure collaborer avec la justice et prend ses distances avec le consultant condamné au Brésil.
"Nous avons entrepris il y a 4 ans une revue complète de nos procédures anti-corruption, que nous estimons au niveau des meilleures pratiques. (…) Nous tenons à souligner que l’enquête au Brésil n’a jamais abouti à des actions juridiques contre des employés ou d’autres personnes liées à Sicpa. Ces faits remontent désormais à plusieurs années et sont traités par la justice brésilienne."
L'enquête suisse, elle, se poursuit pour connaître les responsabilités de Sicpa. La question maintenant est de savoir si Sicpa était au courant de ces versements. Est-ce que l'entreprise a validé le versement de ces pots-de-vin, s'interroge François Pilet, cofondateur de "Gotham City".
Patrick Le Fort avec la collaboration de Claude-Olivier Vollluz/ddup