Sur la base d'une étude ciblée sur cette région, le potentiel d'exploitation des eaux souterraines profondes est estimé à 350 GW/an. "Cela signifie qu'environ 20'000 ménages pourraient être alimentés par cette source d'énergie", a illustré mardi à Lausanne la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro. Et de se réjouir que le canton dispose "d'un important potentiel géothermique et désormais des moyens de l'exploiter".
Grâce à la géothermie
Depuis avril, la loi sur les ressources naturelles du sous-sol acceptée par le Grand Conseil en décembre est en effet entrée en vigueur. "Grâce à ce texte, les projets vont pouvoir décoller", s'est réjouie la ministre PLR en charge du territoire et de l'environnement. Le texte comprend plusieurs mesures qui favorisent la géothermie profonde, notamment en exemptant les exploitants de redevance.
Cette technique qui extrait de l'eau chaude des profondeurs permet d'apporter chaleur et électricité et est aussi 100% locale et renouvelable. Elle a aussi l'avantage de ne pas devoir être stockée puisqu'elle est produite en continu.
Pour le canton de Vaud, qui se fixe comme objectif de couvrir la moitié de ses besoins énergétiques par des énergies renouvelables d'ici à 2050, la géothermie est l'un des futurs piliers de son approvisionnement.
Deux projets en cours
Cette technologie n'est pas exempt de risques. Les forages profonds à Bâle ou Saint Gall avaient été abandonnés après avoir provoqué des séismes, ce qui avait donné un coup de frein à la recherche. Mais aujourd'hui, la confiance est revenue. Et pour limiter les risques , le canton de Vaud a ratifié une Convention avec le service sismologique suisse qui apportera son expertise tout au long des projets.
A ce stade, deux projets sont véritablement sur les rails: un à Vinzel, dans la région de la Côte, et un autre à Lavey-les-Bains. Ces projets sont par ailleurs les deux premiers en Suisse à avoir obtenu une aide de la Confédération. Ils devraient produire de l'énergie d'ici à 2021-2022. Le canton de Vaud, et la Suisse romande dans son ensemble sont en avance par rapport au reste de la Suisse sur le front de la géothermie.
Martine Clerc/ebz