Un collectif veut tirer au sort les futurs conseillers nationaux vaudois
Un collectif baptisé "Transition citoyenne Vaud" veut publiquement tirer au sort le 4 juillet prochain une liste de 19 candidats pour le Conseil national. Un projet qui vise le rajeunissement et la féminisation de la Chambre basse.
La finalité de cette coalition apolitique encore à constituer n'est pas tant de rafler les 19 sièges attribués au canton de Vaud à la prochaine législature que de proposer un changement sur le long terme, avec le tirage au sort de toute l'Assemblée. Car avec 72% de parlementaires fédéraux masculins et trop peu de jeunes, la représentativité est à la peine dans la Chambre du peuple.
"Les personnes à qui on propose cette liste sont plutôt des gens qui ne croient plus en ce système [politique], qui constatent qu'il est sclérosé par toute une série de biais et qu'il n'est pas en mesure de traiter les grands enjeux du 21e siècle. Notamment pour des raisons de professionnalisation", explique dans Forum Daniel Curnier, membre de "Transition citoyenne Vaud" qui recrute ses candidats via un formulaire sur internet.
"Notre seul programme est institutionnel"
Le projet s'inspire d'une idée puisée dans le berceau antique de la démocratie athénienne. "Le programme commun sera la démocratie ou le constat de carence de représentativité, c'est un projet en soi. On a confiance en ce processus et en ceux et celles qui veulent tenter l'aventure", affirmait dimanche Clémence Demay, également membre du collectif qui appelle à s'émanciper de toute "logique de réélection ou d'intérêt personnel".
"Notre seul programme est institutionnel, c'est-à-dire demander le tirage au sort du Parlement. Mais on ne va pas entrer dans un programme avec d'autres partis qui auraient, eux, un programme politique au sens classique du terme", ajoute Daniel Curnier. "Les deux objectifs sont de dénoncer les biais actuels du Parlement et de proposer un autre système [...] avec des personnes qu'on puisse instituer."
Une liste citoyenne qui veut davantage engager les jeunes, alors même que seuls 30% des 18-25 ans s'étaient rendus aux urnes pour les élections fédérales de 2015. Mais la politique a encore de quoi faire rêver, malgré les constats du collectif. "Imaginez votre CV à 25 ans si vous aviez été conseiller national...", conclut Daniel Curnier.
Propos recueillis Mehmet Gultas/ani
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