Selon les militants présents, Unia doit arrêter de licencier. Ils parlent de camarades épuisés, de climat de peur et d'une dérive du management. Ils réclament aussi tout simplement la tête du patron d'Unia Vaud, Yves Defferrard. Pour les militants, c'est lui qui est responsable de ces deux licenciements.
Le premier, en mars dernier, concerne le secrétaire syndical en charge des électriciens, Laurent Tettamanti. Il avait demandé une revalorisation salariale, sans succès. Par la suite, le syndicaliste avait annoncé qu'il ne participerait donc plus aux commissions paritaires de sa branche. Une démarche inacceptable pour la direction, d'où son renvoi.
Deuxième licenciement
A cela vient s'ajouter un deuxième licenciement, la semaine dernière. Il concerne un secrétaire syndical, actif dans le domaine de l'artisanat. D'après les contestataires, l'homme en question subissait du mobbing de la part de sa supérieure.
Et malgré un audit externe et plusieurs tentatives de conciliation, aucun arrangement n'a été trouvé. Le collaborateur a ensuite saisi l'inspection du travail et s'est confié dans la presse. Pour la direction d'Unia Vaud, la confiance est rompue.
Tous les espoirs des contestataires reposent désormais sur les épaules de Pierre-Yves Maillard, le tout nouveau président de l'Union syndicale suisse, la faîtière des syndicats. A leurs yeux, il en va de l'image même du mouvement syndical.
"Il peut y avoir des divergences"
Invité jeudi dans Forum, Yves Defferard assure qu'il ne prend pas les décisions tout seul. "Unia Vaud a plus de 110 collaborateurs, il peut arriver qu'il y ait des divergences", indique-t-il.
"Dans une organisation, il peut y avoir des conflits internes. Ces deux cas de licenciement sont complètement différents. Je conteste le fait qu'ils ont été faits de manière brutale. Ils ont été faits parfaitement dans les règles, avec précaution", ajoute Yves Defferard.
Sarah Clément/gma
Délégation bâloise
Une délégation bâloise dénonce elle aussi un management brutal dans sa région et dans l'Oberland bernois, ainsi qu'au niveau national. Elle est venue le dire jeudi à Lausanne.
Certains membres vont jusqu'à réclamer la démission de l'ensemble du comité directeur. Leur sentiment: la tête du syndicat a trop de pouvoir et la base n'est pas assez entendue. Dans leurs revendications, ils demandent aussi une convention collective de travail. Unia, comme la plupart des autres syndicats n'en disposent pas.