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Dix malfrats lourdement armés ont participé au braquage de La Sarraz

Le fourgon a été incendié alors que les convoyeurs de fonds étaient encore à l'intérieur. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Au moins dix braqueurs dans trois voitures ont participé à l'attaque du fourgon blindé vendredi à La Sarraz. / Le Journal horaire / 26 sec. / le 26 août 2019
La police vaudoise a donné des détails lundi sur l'attaque de deux fourgons blindés survenue la semaine dernière à la Sarraz, dans la nuit de jeudi à vendredi. Plus d'une dizaine de personnes seraient impliquées. Des coups de feu ont été tirés sur les véhicules.

L'attaque a eu lieu vendredi dernier vers 3h10 du matin au niveau de la sortie d'autoroute de la Sarraz. L’enquête a permis de mieux comprendre le déroulement de l'agression, particulièrement violente. Les auteurs étaient vraisemblablement plus d’une dizaine. Au moyen de trois véhicules, ils ont réussi à bloquer les fourgons de transport de fonds sur la bretelle de sortie de l’autoroute A1 de La Sarraz et ont tiré plusieurs coups de feu.

Le conducteur du deuxième fourgon a réussi à se dégager et à prendre la fuite, alors que ses collègues du premier véhicule ont dû sortir sous la menace d'armes de type kalachnikov. "Ils ont reçu des coups de leurs agresseurs, qui ont nécessité des soins médicaux", a indiqué la police.

Explosifs et armes lourdes

La police a diffusé une image des caisses en aluminium emportées par les braqueurs, qui pourraient les avoir abandonnées dans la nature. [Police cantonale vaudoise]
La police a diffusé une image des caisses en aluminium emportées par les braqueurs, qui pourraient les avoir abandonnées dans la nature. [Police cantonale vaudoise]

Les braqueurs ont ensuite utilisé une charge explosive pour forcer la porte arrière du véhicule, avant de bouter le feu à leur voiture et au fourgon, alors que les agents se trouvaient encore à l’intérieur. Plusieurs caisses contenant des francs suisses et des euros ont été emportées, dont le montant n'est pas communiqué.

Le convoyeur blessé a pu sortir de l’hôpital. Avec ses trois autres collègues, il a pu bénéficier d’une prise en charge psychologique.

L’enquête a également permis d’établir que les trois véhicules calcinés découverts entre Daillens et Penthaz ont été utilisés par les agresseurs. Les investigations se poursuivent notamment avec l’appui du Service scientifique de la Police de la ville de Zurich spécialisé dans les enquêtes en matière d’explosif.

Les braquages se multiplient

Les attaques de transporteurs de fonds se multiplient dans le canton de Vaud. Pour rappel, le braquage d'un fourgon blindé s'est déroulé fin juin au Mont-sur-Lausanne. Les voleurs avaient pu s'emparer d'une partie de l'argent. Ils avaient mis le feu à au moins six véhicules avant de s'enfuir. Un an auparavant, une autre attaque visant la même société de convoyage avait été commise au même endroit.

>> Plus de détails dans notre article : Un fourgon blindé attaqué et incendié au Mont-sur-Lausanne

Ces attaques surviennent alors que les convoyeurs et la police demandent une modification législative, afin que des fourgons blindés lourds puissent circuler la nuit. Le Conseil fédéral vient toutefois de préconiser le rejet de la motion déposée en ce sens par le conseiller national PLR vaudois Olivier Feller, car il entraînerait davantage de bruit sur les routes pendant la nuit. Le texte devrait passer au plénum l'an prochain.

Bruit contre sécurité

Vendredi dernier, c'était au tour du gouvernement vaudois de demander que la loi soit modifiée. "Au vu de la nature de cet évènement violent, il existe un intérêt public prépondérant à agir et à autoriser les transports de fonds la nuit avec des véhicules blindés lourds" a indiqué vendredi la conseillère d'Etat Béatrice Métraux.

>> Lire à ce sujet : Après la nouvelle attaque de fourgons, le canton de Vaud interpelle Berne

"Il ne s’agit pas ici d’un problème vaudois. C’est la Suisse qui est visée, car nous avons une faille dans le dispositif de sécurité des transports de fonds, en particulier la nuit. Cela se sait dans les milieux du grand banditisme", note encore la ministre.

ats/vic

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