Cette année, c'est l'ancien président de la Poste, le sortant Claude Béglé, qui tire la liste. Mais avant lui, il y a eu d'autres personnalités, parfois parachutées.
Et en 1995 déjà, les démocrates-chrétiens vaudois avaient misé sur la "tactique du joker", en convainquant l'animateur de radio Jean-Charles Simon, très connu en Suisse romande. Sa renommée avait permis au parti de reconquérir le siège bernois, perdu 20 ans plus tôt. Un unique fauteuil qui sera conservé jusqu'à aujourd'hui, avec une seule petite interruption entre 1999 et 2003. Il a ensuite été occupé par le médiatique Jacques Neyrinck, écrivain et professeur.
Cette stratégie de l'homme providentiel arrange beaucoup de monde, puisque la base du PDC vaudois peine de son côté à faire émerger des têtes d'affiche capables de rassembler pour se faire élire à Berne.
Peu de poids dans le canton
Il faut dire que le parti ne pèse pas lourd dans le canton de Vaud, entre 3 et 4%. Mais plusieurs militants, ainsi que des cadres du parti, disent leur ras-le-bol: ils pensent que la relève a été négligée, en misant tout sur des stars vieillissantes. Ils aspirent à devenir un parti "normal", qui envoie à Berne des personnes formées et qui ont fait leurs armes dans le canton de Vaud, par exemple Axel Marion, qui s'était présenté en début d'année aux élections pour le Conseil d'Etat.
Beaucoup de ceux qui s'expriment tiennent à rester anonymes, mais pas David Stauffer, candidat au National. Pour lui, "si ce système des stars a sans doute permis de conserver le siège bernois, il n'a pas aidé à développer la base du parti dans le canton".
Confiance à Claude Béglé maintenue
Par ailleurs, le voyage controversé de Claude Béglé en Corée du Nord et ses tweets élogieux sur le régime de Pyongyang ont laissé des traces. Jusqu'ici, les membres du PDC Vaud louaient le côté libre-penseur de l'élu et de ses prédécesseurs, mais aujourd'hui, c'est l'agacement. Pour David Stauffer, cette affaire "sonne le glas de cette ère où l'on envoie au Parlement fédéral des électrons libres pour nous représenter".
Pourtant, la section vaudoise du PDC maintient sa confiance dans sa tête de liste. "Le canton de Vaud est grand (...). Honnêtement, pour émerger, pour gagner un siège au Conseil national ou le garder, cela demande un gros travail. Claude Béglé ou Jacques Neyrinck ont gardé le siège avec 12'000 à 15'000 voix. Nous n'avons personne qui en réunit autant dans le parti. On ne voudrait pas non plus que le PDC disparaisse du paysage vaudois... on aimerait plutôt avoir deux sièges!", réagit de son côté la co-présidente du PDC vaudois Isabelle Tasset Vacheyrout, interrogée dans l'émission Forum.
Sujet radio: Martine Clerc
Adaptation web: Jessica Vial