Le total des charges s'élève à 10,12 milliards de francs. Tenant compte de certains ajustements, cela représente une croissance des dépenses courantes de 2,43%. C'est une hausse conforme à la planification financière, s'est réjoui jeudi le conseiller d'Etat en charge des finances Pascal Broulis. L'augmentation est cependant supérieure aux prévisions de croissance pour 2020.
A l'heure de commenter ce projet, le ministre PLR a tenu à mettre en avant "les efforts conséquents consentis en faveur du climat" et ce, dans divers secteurs: efficience énergétique, prise en compte des thématiques en lien avec l'environnement dans les programmes d'enseignement, développement des transports publics.
C'est au Département du territoire et de l'environnement (DTE) que la démarche est la plus visible avec des dépenses qui grimpent de 9 millions, soit 3,8% de plus qu'en 2019. Des montants qui doivent notamment permettre des mesures en faveur du climat, de la biodiversité ou du développement durable.
Loin derrière
Reste que ce n'est pas dans ce dicastère que se concentre le gros des augmentations, mais dans des secteurs directement touchés par la croissance démographique et le vieillissement. Les ressources allouées à l'action sociale sont ainsi en hausse de 77 millions (+3%). Idem dans la formation, jeunesse et culture (+72 millions) et la santé (+113 millions).
Dans ce dernier secteur, les chiffres sont toutefois à temporiser. Dès 2020, le canton reprend en effet intégralement le financement de l'Association vaudoise d'aide et de soins à domicile (AVASAD) qu'il partageait avec les communes.
Le montant de cette reprise est estimé à 77 millions pour le porte-monnaie du canton. Ils seront compensés par la hausse de 2,5 points du coefficient cantonal.
Les impôts
Du côté des recettes fiscales, le canton table sur une progression de 1,5% pour atteindre près de six milliards sur les dix milliards de revenus prévus (+3,6%). Les rentrées de l'impôt sur le revenu devraient être stables alors que celui sur le bénéfice des entreprises devrait prendre l'ascenseur (+7,1%).
Devant la presse, Pascal Broulis n'a pas manqué de souligner que les effets annoncés de la RIE III (réforme de la fiscalité des entreprises) vaudoise et de la RFFA (Réforme fiscale et de financement de l'AVS) étaient conformes aux prévisions. A savoir, une hausse d'au moins 34 millions de francs pour le canton.
S'agissant de la dette, elle continue sa croissance pour atteindre 1,225 milliard. Pour le conseiller d'Etat en charge des finances, "il y a une légère augmentation", mais l'assainissement de la caisse de pensions est bouclé (1,4 millard). "Cela nous enlève provisoirement une épine du pied", salue-t-il.
ats/ebz
Réactions mitigées des partis
Cette nouvelle hausse de la dette, "malgré une conjoncture favorable", n'est pas du goût de l'UDC. Depuis que le gouvernement est à majorité de gauche, elle ne cesse d'augmenter, déplore le parti. Et de pointer du doigt le Département de la santé et de l'action sociale "qui engloutit la moitié de l'augmentation totale des charges".
Au PLR, on se lasse "de la spirale des dépenses". Dans le contexte actuel, la croissance des charges de 2,4% ne passe pas non plus et on annonce déjà des propositions d'amendements lorsque le budget sera abordé au Grand Conseil.
Chez les Verts et les Vert'libéraux, on se dit plutôt satisfaits mais on estime que les efforts en faveur du climat auraient pu être "plus ambitieux". "Ne soyons pas frileux face au réchauffement climatique", lancent les écologistes.